Est-il l’homme de la situation? Quel palmarès a-t-il? Pourquoi n’avoir pas gardé l’ancien sélectionneur Kamou Malo? Ce sont autant d’interrogations posées par les uns et les autres suite au choix de Hubert Velud par la Fédération burkinabè de Football (FBF) comme entraîneur principal des Etalons du Burkina Faso.
C’est peu de dire que la nomination du technicien français a suscité maintes réactions dans la grande sphère du football burkinabè. Ainsi est-on tenté de dire que le choix de porter le sexagénaire à la tête de l’équipe nationale ne fait pas l’unanimité au sein des observateurs et supporteurs des Etalons. Cela explique en partie la longue période d’attente marquée par des tractations, observée avant le quitus du ministère en charge des Sports, mardi 10 mai 2022, pour Velud comme coach de l’équipe nationale.
Le Français Hubert Velud va prendre fonction avec un énorme chantier à bâtir. En effet, de nombreux défis attendent l’ancien sélectionneur des Crocodiles du Nil du Soudan du Sud aux commandes du Onze national.
D’abord, M. Velud va prendre une équipe qui est demi-finaliste de la dernière Coupe d’Afrique des Nations (CAN) au Cameroun. La barre est déjà placée haut pour lui, qui est donc appelé à faire autant sinon mieux que son prédécesseur.
Pour cela, il lui faut avant tout qualifier les Etalons à la prochaine CAN en Côte d’Ivoire en 2023. Sa connaissance du football africain lui sera sans doute un atout de taille pour relever cet ultime défi, qui se présente comme non négociable pour le public sportif burkinabè, tout aussi exigeant qu’impatient.
Hubert Velud est, en effet, un fin connaisseur du football du continent. Il a dirigé des sélections nationales africaines comme le Togo (2009- 2010) et dernièrement le Soudan du Sud (2020-2021) et bien des clubs comme le TP Mazembe, l’USM d’Alger (titre de champion 2013-2014), l’Entente Setif (titre champion 2012-2013), la JS Kabylie, l’étoile du Sahel (avec qui il remporte la Ligue des champions CAF 2016-2017), etc.
L’autre défi qui se présente au nouveau sélectionneur des Etalons et qui n’est pas des moindres, c’est de parvenir à créer un climat de sérénité au sein de l’effectif burkinabè. Il est en effet arrivé dans un contexte de crise tant au niveau de la Fédération qu’au niveau des joueurs.
On se souvient encore des divisions qui ont été données de voir au sein du Comité exécutif de la FBF, une situation qui a même prévalu à la mise en place d’un Comité de médiation pour aplanir les différends avec la signature d’un protocole d’accord par les protagonistes.
L’affaire du Team manager Aristide Bancé avec certains joueurs du groupe des Etalons n’est pas non plus passée inaperçue. Les deux capitaines Bertrand Traoré et Issoufou Dayo avec d’autres cadres du vestiaire avaient demandé le départ de Bancé du staff, justifiant que cela était pour le bien du groupe. Cette démarche n’avait pas été appréciée par l’ancien n°15 des Etalons qui l’avait fait savoir sans ambages. Le nouvel entraîneur est donc attendu sur ce chantier de la consolidation de la cohésion au sein du groupe Etalons.
Le maçon Hubert Velud est attendu au pied d’un immense mur, qui commence dès le 3 juin prochain avec le premier match des éliminatoires de la CAN Côte d’Ivoire 2023 des Etalons contre les Requins bleus du Cap-Vert.
Par Siaka CISSE (Stagiaire)