Ceci est une tribune de juriste-journaliste-diplômé en Communication Politique, Aix-en-Provence, France, Mahamoudou Soulama, pour qui l’on ne doit « éviter de se comporter sous la Transition, comme en période normale ».
Compte tenu de la NATURE indiscutablement EXCEPTIONNELLE de la Transition politique enclenchée au Burkina Faso le 24 Janvier dernier de l’année 2022 en cours, ses dirigeants doivent, tout au long de ce régime transitoire, impérativement :
- Suspendre les partis politiques et toutes les activités politiques politiciennes.
et - Procéder à un réaménagement de l’exercice des libertés individuelles et collectives.
La prise hic et nunc de ces deux mesures, est indispensable à la gestion sereine du pouvoir d’Etat dans l’occurrence politique nationale particulière où la faillite de toute la classe politique nationale a plongé le pays; ce qui impose de facto aux professionnels de la politique, dont le centre d’intérêt est focalisé sur la défense et la préservation de leurs intérêts partisans en reléguant aux oubliettes la défense et la préservation de l’intérêt national, l’obligation de réserve quant à tout activisme politique politicien sur toute l’étendue du territoire du Faso pendant toute la durée de la Transition.
Le constat premier majeur résultant de la mise en œuvre stricto sensu de cette obligation de réserve, c’est l’absence de fait de toute opposition politique politicienne pendant cette Transition politique nationale.
La seconde observation découlant de la NATURE EXCEPTIONNELLE de ce régime transitoire, c’est l’exercice parcimonieux des libertés individuelles et collectives, de sorte à éviter de se mettre en travers de la route de ce pouvoir dans la poursuite de ses objectifs de gouvernance du pays.
En d’autres termes: l’on se doit d’éviter de se comporter sous la Transition, comme en période normale où l’ordre constitutionnel normal est en vigueur.
À cet effet, la liberté d’expression, caractéristique de l’ordre constitutionnel normal, doit être exercée avec tact pour ne pas se risquer à s’attirer le courroux des autorités militaires de la Transition politique nationale. Car du fait de la NATURE EXCEPTIONNELLE de ce régime transitoire, la liberté d’expression s’en trouve à subir des restrictions dans sa jouissance pratique par les citoyens.
Cela même va de soi suivant le principe général de droit consacré qui érige l’exception en principe dans toute situation…exceptionnelle !
C’est pourquoi en droit, conçoit-on pour défendre le principe que L’EXCEPTION FAIT LOI.
En conséquence de quoi : la liberté d’expression et toutes les autres libertés individuelles et collectives, sont sous la Transition politique nationale frappées de restrictions dans leur mise en œuvre. Et ce, jusqu’au retour à la vie constitutionnelle normale !
Et tenant compte de cette nature exceptionnelle du régime de la Transition qui a cours au Burkina Faso, les propos tenus par Bala SAKANDÉ, président de l’ancien parti politique au pouvoir MPP, ne se devaient pas de l’être ; parce qu’ils relèvent de la subversion qui, ne saurait nullement être tolérée sous n’importe quel régime, pis sous une Transition militaire !
Il ne faut pas se leurrer : le vernis démocratique dont s’est ceinte la Transition politique au Burkina, n’altère en rien la nature exceptionnelle de ce régime qui est ainsi très loin d’être démocratique!
Si fait que les réflexes et autres survivances de l’ère démocratique, il faut les mettre en veilleuse jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel normal pour les exhumer!
En attendant, les parangons de la démocratie actuellement en agitation doivent vite revenir en de bien meilleurs sentiments pour échapper à la colère légitime des autorités de la Transition ! Surtout que l’on sait que la motivation de nos chers défenseurs de la démocratie, est à géométrie variable, plus dictée par l’appât du gain que pour la stricte défense des valeurs démocratiques.
Les valeurs prônées par la démocratie ne sont pour nos chers défenseurs de la démocratie que des faire valoir qu’ils agitent pour parvenir à leurs fins.
Usons donc de discernement face à l’agitation actuelle, au nom d’une pseudo défense de la liberté d’expression, contre les mesures de fermeté des autorités de la Transition politique dans notre pays. Car il ne suffit pas de porter un même maillot, pour être de la même équipe !
Sinon où étaient-ils, nos chers démocrates, lorsque le régime Kaboré et consorts associés faisait dans les nombreuses et incessantes violations des droits de l’Homme ?
Ils étaient, comme nous le savons tous, prostrés dans un silence assourdissant, occupés pour la plupart à préserver les dividendes de leur collaboration avec ce pouvoir régnant.
Ainsi plongés dans une amnésie volontaire de 2015 au 24 janvier 2022, la mémoire leur revient subitement quand leurs alliés au pouvoir perdent le Graal ; d’où leur fébrile agitation en ce moment au nom des mêmes principes qu’ils avaient plaisir à violer il y a seulement moins de trois mois !
Sacrés comédiens !
Mais qu’ils sachent que nous ne sommes pas dupes, quant à la finalité de l’énergique expression aujourd’hui de leur subite propension à défendre les valeurs de la démocratie !
C’est pourquoi tout usage de liberté individuelle ou publique qui entravera la poursuite régulière des objectifs de la Transition politique nationale en cours au Burkina Faso, sera naturellement sanctionné conséquemment sans aucune autre forme de procès!