Le ministre burkinabè de l’Economie, des Finances et de la Prospective, Aboubakar Nacanabo, a ouvert ce jeudi 17 novembre 2022, les travaux de réflexion réunissant plusieurs acteurs de profils diversifiés sur l’aménagement du territoire, face à la crise sécuritaire, foncière et humanitaire, à Ouagadougou. Comment en est-on arrivé à ces crises qui menacent le vivre ensemble des populations voire l’existence du Burkina Faso? Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné et que faut-il faire? Les participants à cette conférence nationale des territoires apporteront durant deux jours de réflexion, des réponses à ces questions autour du thème central intitulé: «L’aménagement du territoire face à la crise sécuritaire: enjeux, défis et perspectives», en formulant des résolutions et des recommandations.
Dans le souci d’apporter sa contribution sous forme de réponses aux crises sécuritaire, foncière et humanitaire que vit le Burkina Faso, le ministère de l’Economie, des Finances et de la Prospective, a pris l’initiative d’organiser la conférence nationale des territoires. Elle se présente comme une tribune de réflexion au cours de laquelle des acteurs de l’aménagement du territoire échangeront sur des thématiques d’actualité en lien avec les défis à relever dans ce domaine et formuleront des résolutions et des recommandations assorties d’une feuille de route dont la mise en œuvre va impulser une nouvelle dynamique de développement territoriale au Burkina Faso.
« Malgré les signaux alarmistes et les alertes pour inviter à une prise en main de son destin, le Burkina Faso est confronté depuis quelques années à de nombreux défis, notamment, sécuritaire avec son corollaire de défi humanitaire mais à côté, un défi encore plus grand qui est le défi foncier. Ces défis entravent les efforts de développements et remettent en cause la paix et la cohésion sociale du pays », a déclaré Aboubakar Nacanabo, le tout nouveau ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, sous le règne du capitaine Ibrahim Traoré.
Depuis les années 1970, le Burkina Faso a fait l’option stratégique de partir d’une politique d’aménagement du territoire pour conduire le développement du pays. « C’est l’occasion de saluer la vision, la clairvoyance et le sens de la prospective de nos devanciers qui ont depuis ces années 70, vu venir les choses et faire des propositions qui aujourd’hui constituent des éléments d’éclairage pour des questions de gouvernance et de politiques publiques », a reconnu M. Nacanabo.
A travers la vision anticipatrice des chefs du département ministériel de l’Economie, des Finances et de la Prospective, il s’agissait de prendre en compte la planification régionale dans le système national de planification, dans le but de mieux localiser les projets d’investissements et d’apporter une réponse aux problèmes de l’exode rural et des disparités régionales en matière d’équipements et d’infrastructures à travers une répartition optimale des activités et des hommes sur le territoire national. « Après les années de pratiques de l’aménagement de type sectoriel, il est apparu nécessaire de passer à un aménagement de type global », a-t-il indiqué.
Le pays des « Hommes intègres », se fondant sur l’étude nationale prospective Burkina 2025, le schéma national d’aménagement et de développement durable du territoire, s’inscrit dans une vision qui intègre la réduction des disparités intra et inter-régionales et de développement durable dans le futur voulu par les Burkinabè. « La maîtrise des frontières reste une préoccupation centrale dans ce contexte d’insécurité et la zone des trois frontières (Burkina Faso, Mali et Niger) en est une illustration parfaite. Une situation qui interpelle sur l’effectivité et l’efficacité de la coopération transfrontalière portée par les différentes organisations communautaires et sous régionales, notamment l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uémoa) et l’Autorité du Liptako Gourma ».
Le parrain de cette activité, le colonel Boukaré Zoungrana, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la sécurité, a signifié que cette rencontre est une tribune qui permettra à tous les acteurs dans toutes leurs diversités d’échanger sur des thématiques d’intérêt et de participer à la recherche des meilleures solutions pour l’aménagement, le contrôle et la sécurisation de notre territoire. « Comme vous le savez, le Burkina Faso est confronté depuis quelques années à de nombreux défis, notamment sécuritaire, foncier et humanitaire, aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain. Ces défis entravent les efforts d’aménagement et de développement, remettant ainsi en cause la paix et la cohésion sociale auxquelles aspire chaque Burkinabè », a également rappelé le ministre de la Sécurité.
A cela s’ajoute, « la non maîtrise effective de nos frontières qui demeure une préoccupation majeure dans le contexte actuel d’insécurité transfrontalière marquée par le terrorisme », a poursuivi le colonel Boukaré Zoungrana, pour qui, les deux jours de travaux qui seront meublés de plusieurs communications, devront permettre aux participants « d’apporter une réponse pertinente, adaptée et efficace » aux défis (sécuritaire, foncière et humanitaire).
Par Bernard BOUGOUM