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Burkina Faso: De la nécessité d’une introspection pour sauver l’intérêt général

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Ceci est une opinion de Marius Yougbaré qui évoque la nécessité d’aller à une introspection pour sauver l’intérêt général au Burkina Faso.

Après les événements insurrectionnels de 2014, la violence politique qui avait alors cours s’est rapidement exacerbée et a fortement contribué à dégrader davantage la cohésion sociale qui était déjà fragile. Les aspirations populaires pour l’instauration d’un climat social apaisé et équitable pendant la Transition politique ont été en partie occultées au détriment des calculs politiciens. J’en veux pour preuve les mesures d’exclusion appliquées qui ont contribué en partie à justifier le putsch manqué de septembre 2015 à quelques mois des élections couplées.

À l’avènement du MPP au pouvoir, l’atmosphère socio-politique délétère à cause certainement de la fracture sociale, va encore se détériorer avec le phénomène du terrorisme. Toutes les conditions étaient désormais réunies pour faire du Burkina Faso un terreau fertile à une implantation profonde des groupes armés extrémistes. À la pauvreté des populations surtout rurales, la mauvaise gouvernance, la corruption et l’exclusion, les autorités politiques sous la direction du Président KABORE n’ont pas su apporter des réponses appropriées pour contenir tous ces fléaux. Pire, dans leur volonté de régler le problème du terrorisme, elles ont contribué maladroitement à empirer la situation en incitant la stigmatisation de certaines communautés. Le cas de Yirgou en est la parfaite illustration.

La mauvaise appréciation des causes du terrorisme, la volonté égoïste du pouvoir MPP de vouloir à tout prix préserver ses acquis au lieu de travailler à l’union sacrée des populations afin de faire bloc commun contre le terrorisme et ses conséquences ont fini par permettre aux groupes armés terroristes d’imposer des dommages conséquents aux populations et aux forces de défense et de sécurité.

Face l’incapacité notoire des différents gouvernements du Président Roch Marc Christian KABORE de proposer des solutions pour soulager les peines des populations et à l’aggravation de la situation humanitaire, l’espoir des Burkinabè s’est rapidement effrité. L’intervention des jeunes officiers pour mettre un terme au pouvoir MPP et prendre la responsabilité de restaurer la paix et la sécurité a été dans l’ensemble saluée malgré les condamnations de principe.

Dans ce sens, la volonté d’impliquer tous les acteurs dans le processus de restauration aurait dû logiquement encourager tous les Burkinabè à accompagner les militaires dans leur élan de sauvegarde de la nation. Mais, lorsqu’on observe l’attitude et la réaction de certains Burkinabè, on constate avec désolation que le véritable ennemi du Burkina Faso, c’est le Burkinabè. Les prises de position tranchée ont conduit certains compatriotes à souhaiter par insouciance l’échec de la Transition politique pour prouver qu’ils ont raison.

Qu’il s’agisse des inconditionnels du pouvoir déchu qui boudent la perte de leurs privilèges, ou de certains révoltés qui espéraient secrètement l’instauration d’une révolution politique par les jeunes officiers, beaucoup profèrent des critiques acerbes à l’encontre des dirigeants du moment. Ce qui laisse déduire que les aspirations individuelles et les émotions ont pris le dessus sur ce qu’il y a de plus important à savoir : sauver la maison Burkina Faso.

Il nous faut nous impérativement revoir nos priorités car l’urgence de l’heure nous interdit de disperser nos énergies. Il est suicidaire de penser, au regard de la situation actuelle, qu’on a d’autres choix que de s’unir pour mettre définitivement un terme au terrorisme et asseoir des bases solides pour préserver l’unité, l’intégrité, la sécurité et la dignité de notre chère Patrie. Si nous nous sommes retrouvés au bord du précipice c’est parce que nous avons accompagné les mauvaises décisions de certains acteurs politiques.

À l’image de Mao Zedong et de Tchang Kaï-Chek qui ont surpassé leurs rivalités idéologiques pendant l’invasion japonaise pour sauver la nation chinoise, il nous faut taire nos rivalités et travailler en parfaite synergie afin de sauver l’essentiel c’est-à-dire le Burkina Faso.  Où se trouve notre « burkindlum » (intégrité) si nous ne pouvons pas nous unir face à des ennemis communs ? La diversité d’opinion ne doit pas être une source de division des filles et fils de notre beau Pays.

Réfléchissons !!!

Marius YOUGBARE

mariusyougbare@gmail.com