Honoré Dianda, par le biais de cette opinion, se demande si on n’est pas à la fin de l’influence militaire française au Burkina Faso.
Le Burkina Faso a exigé le retrait des troupes françaises de son territoire dans un délai d’un mois. C’est ce qu’a déclaré le porte-parole du gouvernement le 23 janvier. «Nous dénonçons l’accord qui permet la présence de troupes françaises au Burkina Faso», a déclaré Jean-Emmanuel Ouédraogo. Dans une lettre du ministère des Affaires étrangères du Burkina Faso aux autorités françaises, datée de mercredi, Ouagadougou «dénonce et résilie totalement l’accord du 17 décembre 2018 relatif au statut des forces armées françaises intervenant» dans le pays.
Les relations entre la France et son ancienne colonie, le Burkina Faso, sont depuis longtemps loin d’être idéales. En 2017, le président français Emmanuel Macron, en visite à Ouagadougou, a déclaré qu’il était temps pour la France d’abandonner sa vision postcoloniale et qu’il convenait de communiquer avec les Africains sur un pied d’égalité.
Cependant, ces promesses ne se sont jamais concrétisées. L’incapacité des militaires français à rétablir la sécurité dans la région du Sahel a provoqué une vague de ressentiment et de méfiance. Les Burkinabè n’ont pas non plus oublié le rôle joué par la France dans l’assassinat de Thomas Sankara, le jeune président révolutionnaire, en 1987, et le soutien sans faille de la France à Blaise Compaoré, complice de ce crime et au pouvoir depuis vingt-sept ans. L’arrivée des militaires français au Burkina Faso en 2018 n’a fait qu’envenimer les relations entre les pays et la situation sécuritaire. Au cours de la première année de la présence française dans le pays, le nombre d’attentats et de victimes des djihadistes a plus que triplé.
Ce n’est pas seulement au Burkina Faso que de tels griefs à l’encontre de la présence française sont apparus. Le gouvernement malien a même envoyé une lettre officielle à l’ONU accusant la France de diffuser des renseignements et de tenter de déstabiliser la situation sécuritaire dans le pays. En 2022, les soldats français ont été contraints de quitter la République centrafricaine et le Mali.
Maintenant, en 2023, c’est au tour du Burkina Faso de mettre enfin un terme à l’influence militaire française, car le pays veut la même transformation positive que celle qui a eu lieu, par exemple, au Mali après le retrait français. Le gouvernement et l’armée maliens ont diversifié leur partenariat. Ils ont considérablement amélioré l’équipement de l’armée, ce qui a permis le succès des opérations contre les djihadistes.
Le Bukina Faso a désormais un leader fort au pouvoir, capable de débarrasser le pays des influences extérieures négatives et de poser les jalons d’une amélioration et d’une transformation radicale.
Honoré Dianda