Dans un communiqué parvenu à Wakat Séra, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, HCR, lance, à l’occasion de la Journée mondiale du réfugiés célébrée chaque 20 juin, un appel pour « un soutien accru » aux personnes déplacées et les réfugiés au Burkina Faso.
« A l’occasion de la Journée mondiale du réfugié, le HCR, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, appelle à un soutien et des partenariats accrus pour aider les personnes déplacées et les réfugiés au Burkina Faso. Lors d’une cérémonie organisée conjointement avec la Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabés de l’étranger, Mme Olivia Rouamba, le Représentant du HCR au Burkina Faso, M. Abdouraouf Gnon-Konde, a rappelé le nombre croissant de personnes contraintes de fuir et la nécessité de continuer à faire preuve de solidarité et à accueillir ces personnes.
La Journée mondiale du réfugié est une journée destinée à rendre hommage au courage, à la force et aux contributions des millions de personnes dans le monde qui ont été contraintes de fuir leur foyer en raison de la violence, de la guerre ou de la persécution. Cette année, cette journée est placée sous le thème « Qui que ce soit, où que ce soit, quand que ce soit. Tout le monde a le droit de chercher la sécurité ». C’est une journée qui a pour but de rappeler que tout le monde a le droit de demander l’asile et qu’avec l’aide des communautés d’accueil, les gens peuvent reconstruire leur vie et s’épanouir.
En 2022, un record tragique a été franchi au niveau mondial, avec plus de 100 millions de femmes, d’hommes et d’enfants qui ont fui leur foyer en quête de sécurité. La crise en Ukraine a déraciné des millions de personnes, mais les conflits et la violence dans d’autres pays du monde ont également entraîné des déplacements massifs. Au Burkina Faso, à la fin du mois d’avril, près de 2 millions de Burkinabè, dont une majorité de femmes et d’enfants, sont déplacés de force. Le gouvernement du Burkina Faso continue également d’accueillir généreusement plus de 32 500 réfugiés et demandeurs d’asile, dont la plupart sont originaires du Mali.
L’hospitalité du peuple burkinabé a été sans limite, partageant le peu de ressources dont il dispose avec les personnes contraintes de fuir. Mais les besoins ne cessent de croître. Les femmes et les enfants sont les premières victimes des conflits, souvent exposés aux risques de violence, d’exploitation et de recrutements forcés. Un Burkinabé sur sept est touché par l’insécurité alimentaire et plus d’un demi-million d’enfants n’ont pas accès à l’éducation, tandis que plus de deux millions de personnes ont besoin d’un abri et de produits de première nécessité.
Des familles continuent aussi à traverser la frontière depuis Mali dans l’espoir de pouvoir trouver un refuge. Mais elles se heurtent à une réalité parfois difficile. « Certains des nouveaux arrivants sont vulnérables et n’ont pas les moyens de manger plus d’un repas par jour », explique Mr. Dicko Annara, représentant les réfugiés lors de la cérémonie officielle qui s’est tenue à Bobo-Dioulasso, dans l’ouest du pays. « Ils arrivent à s’en sortir grâce à la solidarité entre les communautés réfugiées et hôtes ».
En collaboration avec les autorités, les équipes et les partenaires du HCR s’efforcent de fournir assistance et protection aux populations réfugiées et déplacées et de trouver des solutions durables à leur situation. Mme Rouamba a souligné l’importance pour les États d’accueillir et d’aider les réfugiés et les demandeurs d’asile : « C’est un acte humanitaire fondamental. Pour citer un auteur connu, « accueillir les réfugiés est une façon de protéger l’humanité ».
Avec l’insécurité croissante, les vagues continues de déplacements et le début des saisons des pluies, les besoins devraient encore augmenter. Mais les ressources s’amenuisent. À ce jour, la réponse du HCR n’est financée qu’à hauteur de 20 %, ce qui permet de ne cibler qu’un nombre limité de personnes parmi les plus vulnérables. « Dans ce contexte, le partenariat est essentiel », déclare M. Gnon-Konde. « Nous avons besoin de l’expertise, des capacités et du talent de chacun pour permettre aux réfugiés et aux déplacés d’être assistés, protégés et de contribuer à rendre toute la communauté plus forte, résiliente et dynamique. »
La cérémonie officielle à Bobo-Dioulasso a été précédée par une plantation d’arbres le samedi 18 juin et un match de football réunissant les autorités, les réfugiés, les personnes déplacées, ainsi que le HCR et ses partenaires le dimanche 19 juin. Après la cérémonie d’aujourd’hui, les réfugiés ont accueilli M. Gnon-Konde et la Représentante de l’OIM, Mme Aissatou Kaspar, le Directeur pays de AIRD, M. Sama Insa, le Chef de Mission de INTERSOS, M. Brice Mebieb, et le Directeur pays de CIAUD-Canada, M. Aime Malonga, au guichet unique, où des danses et de la musique ont été partagées.
A Ouahigouya, dans la région du Nord, la journée a également été marquée par une course de vélo pour les femmes et d’autres activités sportives. De nombreuses personnes se sont rassemblées pour montrer leur soutien et leur solidarité avec les réfugiés. »