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Burkina Faso: « L’insécurité persistante oblige les réfugiés maliens à quitter le camp de Goudoubo » (HCR)

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Ceci est un communiqué du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, soutenant que « l’insécurité persistante oblige les réfugiés maliens au Burkina Faso à quitter le camp de Goudoubo ».

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est préoccupé par la détérioration rapide de la sécurité dans la région du Sahel et par les derniers incidents survenus dans le camp de réfugiés de Goudoubo qui ont chassé les 13 000 réfugiés maliens, laissant le camp vide.

« Nous sommes consternés par les attaques visant un camp de réfugiés. Nous appelons les éléments armés à respecter les lois humanitaires internationales et à cesser leurs assauts contre les réfugiés et autres civils », déclare Abdouraouf Gnon-Konde, Représentant du HCR au Burkina Faso.

En mars 2020, des incidents similaires avaient contraint les réfugiés à fuir vers les villes voisines de Dori et Gorom-Gorom, entraînant la fermeture effective du camp. Le gouvernement du Burkina Faso avait alors renforcé les mesures de sécurité dans la zone permettant le retour progressif et volontaire de plus de 6 570 réfugiés à partir de décembre 2020. Avec les nouvelles arrivées en provenance du Mali et des réfugiés vivant dans les zones rurales de la région, le camp est devenu le foyer de près de 13 000 réfugiés et demandeurs d’asile maliens.

Le dernier incident s’est produit dans la nuit du 6 novembre, lorsque des assaillants armés ont mené une incursion dans le camp, situé à quelque 18 kilomètres de la ville de Dori. Ils se sont introduits dans des bâtiments communs, volant de la nourriture et des médicaments. Cette attaque survient une semaine seulement après un raid similaire.  Deux réfugiés ont été enlevés et leur sort reste inconnu, tandis que de nombreux hommes, femmes et enfants réfugiés ont passé la nuit à se cacher dans la brousse.

Les équipes du HCR sont restées en contact étroit avec les chefs des communautés de réfugiés, qui demandent une aide urgente en matière de nourriture, d’abri, d’eau, d’hygiène, d’assainissement et d’éducation. 

« Tout le monde avait très peur. Une fois que les groupes armés sont partis, nous sommes retournés au camp, nous avons emballé nos affaires et nous sommes partis », a déclaré Mamadou, un chef de la communauté de réfugiés. « Certains ont même démantelé leurs abris pour être sûrs d’avoir un endroit où rester une fois à Dori. Nous devons maintenant recommencer notre vie à zéro. « 

Une mission conjointe des Nations Unies s’est rendue à Dori le 11 novembre pour exprimer sa solidarité et discuter de la situation actuelle et de la réponse avec le personnel des Nations Unies, les populations et les partenaires. La mission, qui était dirigée par le coordinateur humanitaire des Nations unies, comprenait des agences sœurs telles que l’UNICEF, l’OCHA et le PAM, en plus du HCR.   

À l’heure actuelle, 2 600 familles du camp de Goudoubo ont été relogées à Dori, une ville dont la population a plus que triplé avec l’arrivée des personnes déplacées, ce qui ajoute une pression sur les ressources et les services de base.  

 » La résilience des réfugiés et la générosité des populations d’accueil sont une véritable leçon d’humilité « , a déclaré le Représentant du HCR, Abdouraouf Gnon-Konde. « Nous continuerons à travailler avec les autorités et les partenaires pour soutenir les réfugiés où qu’ils se soient installés. Les infrastructures, telles que les écoles et les points d’eau, doivent être renforcées de toute urgence pour atténuer les risques de tensions et contribuer à favoriser une coexistence pacifique entre les communautés. »  

Les violences au Sahel ont entraîné le déplacement forcé de 3,4 millions de personnes, dont plus de 700 000 réfugiés et déplacés internes au cours de l’année écoulée.  Le Burkina Faso est le plus touché avec plus de 1,4 million d’hommes, de femmes et d’enfants déplacés à l’intérieur du pays.