Plus de 600 mille personnes « seraient en insécurité alimentaire » au Burkina où les productions prévisionnelles rapportées aux besoins de consommation céréalière font ressortir un déficit brut estimé à 72 677 tonnes. Cette information a été donnée par le ministre burkinabè de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo, qui était face à la presse ce lundi 27 novembre 2017 à Ouagadougou.
Ils sont 620 394 individus au Burkina qui « seraient en insécurité alimentaire », à cause du déficit de production constaté au cours de la campagne agricole 2017-2018, selon le ministre Jacob Ouédraogo.
En effet, la production céréalière prévisionnelle de la campagne agricole 2017-2018 estimée à 4 552 273 tonnes est en baisse de 0,32% par rapport à la saison précédente. La production du niébé est évaluée à 684 464 tonnes et celle des cultures de rente à 1 576 606 tonnes.
Au niveau de la production céréalière, on note 17 provinces déficitaires (Kadiogo, Sanmatenga, Zondoma, Namentenga, entre autres), six en équilibre (Gnagna, Ganzourgou, Sanguié, Poni, Boulgou et Bazèga) et 22 sont excédentaires (Koulpélogo, Tapoa, Sourou, Zoundwéogo, Nayala et Yagha, notamment).
Selon le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques des mesures sont prises pour faire face au déficit céréalier. « La première mesure va consister à contrôler les exportations de produits céréaliers », a confié M. Ouédraogo.
« Pour ce faire, le maintien et le renforcement des opérations de vente de vivres à prix subventionnés dans les boutiques témoins de la Société nationale de gestions des stocks de sécurité (SONAGESS) demeurent prioritaires », a laissé entendre le ministre de l’Agriculture. Il a affirmé que ces boutiques qui vont passer de 138 à 250 ont été approvisionnées de « 25 500 tonnes de céréales pour une valeur de 5 212 500 000 F CFA » et en 2018, « environ 95 000 tonnes de vivres seront collectées pour parer au déficit céréalier ».
D’autres acquisitions de céréales à hauteur de 50 000 tonnes, en vue d’une reconstitution de stock national sont en cours, selon Jacob Ouédraogo, qui annonce des « opérations de distribution gratuite, de vente à prix subventionnés de vivres », entre autres.
« Un accent particulier sera mis dans l’accompagnement de la production de saison sèche des zones à risque par la mise à disposition, en quantité et à temps, des semences améliorées et d’engrais », a indiqué le ministre Ouédraogo qui s’engage, en prévision de la campagne agricole 2018-2019, « au renforcement de la veille et de la lutte contre la chenille légionnaire d’automne avec l’accompagnement de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) ».
La campagne agricole 2017-2018 a été caractérisée par des poches de sécheresse et des attaques de chenilles légionnaires d’automne à tous les stades de développement végétatifs des cultures et celles des oiseaux granivores.
Par Daouda ZONGO