Le mouvement burkinabè, Citoyen africain pour la renaissance (CAR), a clôturé ce samedi 2 février 2019, à Ouagadougou, les deux jours de ses travaux entrant dans le cadre sa deuxième conférence nationale annonçant leur prochain congrès qui a permis aux délégués et participants de faire une lecture croisée de la situation nationale et internationale. Face à la fronde généralisée qui s’est plus fait sentir ces dernières semaines par la suspension des évaluations au niveau des élèves, le président du mouvement, Hervé Ouattara, a déclaré que « l’éducation aujourd’hui est presqu’à terre ».
Conformément à ses textes en vigueur, le mouvement CAR a procédé les 1er et 2 février à la tenue de sa deuxième conférence nationale à Ouagadougou autour de l’ordre du jour suivant : rapport des activités du mouvement (bilan moral et financier de l’année 2015-2018), situation sociopolitique du Burkina Faso depuis l’insurrection à nos jours et la face hideuse de la Françafrique et les stratégies de communication pour une meilleure visibilité du mouvement.
Plusieurs problèmes que vit le Burkina dont la fronde sociale ont été passés au peigne fin par le CAR. « Le gouvernement a intérêt à prendre au sérieux les revendications des différents partenaires sociaux », a affirmé en guise de proposition M. Ouattara qui précise que cette rencontre vise à poser les orientations du mouvement pour les futures actions au niveau national et international à mener, à poser les bases de la restructuration et à choisir le canevas pour l’implantation du mouvement.
« Le FCFA ne doit plus exister dans nos continents. Nous devons nous lever contre et nos dirigeants doivent sortir maintenant du joug de l’impérialisme et servir la cause de nos différents peuples », a poursuivi le premier responsable du CAR qui est par ailleurs le premier répondant de cette lutte menée par l’ONG Urgences panafricanistes.
Au plan de la gouvernance, le CAR pense, qu’il sied « très rapidement d’organiser une conférence nationale souveraine de tous les acteurs pour déterminer le type de gouvernance à laquelle nous aspirons, le type de Constitution, le rôle de la chefferie coutumière, le rôle et la place de l’Armée, disposer d’une justice indépendante, traiter tous les dossiers pendants et afficher une volonté ferme de lutter contre la corruption ».
Face à la montée des attaques armées qui causent de nombreuses pertes en vie humaines, la fermeture des écoles dans plusieurs zones du Burkina, la morosité de l’économie du pays, la perte progressive du territoire burkinabè au profit des forces du mal, les délégués et participants venus des 13 régions du Burkina, recommandent « le renforcement du système de renseignement au niveau de l’Armée, la mise à la disposition des forces de l’ordre des moyens conséquents pour lutter contre le terrorisme, une franche collaboration entre les forces de l’ordre et la population afin de dénoncer tout cas suspect et enfin que les autorités puissent utiliser tous les moyens à leur disposition afin de stopper définitivement ces actes terroristes qui endeuillent le pays ».
Aussi, tenant compte de la crise sociale que traverse le Burkina Faso, le CAR, dans ses recommandations, à l’issue de cette deuxième conférence nationale, a invité le gouvernement « à asseoir un dialogue franc et sincère avec les différents partenaires sociaux, à donner le bon exemple en diminuant son train de vie et à promouvoir une gouvernance vertueuse, ainsi qu’au respect des engagements signés avec les différents partenaires sociaux ».
Quant au risque de crise ethnique et à l’incivisme grandissant que vit le Burkina, le mouvement Citoyen africain pour la renaissance (CAR) demande aux autorités actuelles la tenue d’assises nationales avec les différents acteurs (partis politiques, OSC, autorités coutumières et religieuses, syndicats…). Le CAR souhaite également sur ces préoccupations que le pouvoir donne des réponses immédiates aux différentes interrogations et préoccupations sur les récents évènements malheureux de Yirgou.
Par Bernard BOUGOUM