Le Syndicat national des Gardes de sécurité pénitentiaire du Burkina Faso (SYNAGSP), a animé, ce lundi 5 mai 2019, à Ouagadougou, une conférence de presse, pour dénoncer les décrets adoptés par le Conseil des ministres en sa séance du 24 avril dernier devant améliorer leurs conditions de vie et de travail. Le SYNAGSP dit ne pas « savoir » pourquoi, « le gouvernement veut diminuer (les) échelons » des gardes pénitentiaires dont les inspecteurs, les contrôleurs et les assistants.
« Soyez les bienvenus dans la salle d’audience du Tribunal administratif pour prendre part à cette conférence de presse que nous qualifions de conférence de presse de la vérité », a souhaité la bienvenue aux journalistes, le secrétaire général du SYNAGSP, Abdoul Dramane Thiombiano qui a insisté que cette rencontre vise à donner des « informations précises sur la crise que traverse la Garde de Sécurité pénitentiaire (GSP) » depuis sept mois.
Premièrement il faut noter que le « principal problème à l’origine de la crise actuelle est la reprise du reversement du personnel le 15 mai 2014 qui n’a pas suffisamment pris en compte les anciennetés et les échelons antérieurs du personnel, de telle sorte que des personnels plus anciens se sont retrouvés au même échelons que des personnels moins anciens », a d’abord fait remarquer le contrôleur Abdoul Dramane Thiombiano. La lutte actuelle « n’est pas une revendication nouvelle, mais plutôt une régularisation de situations administratives qui doit tenir compte des anciennetés et des échelons de chaque agent », renchérit-il.
C’est contre toute attente que le Conseil des ministres du 24 avril dernier a adopté un décret portant » classement indiciaire du personnel de la GSP, sans que les partenaires sociaux que nous sommes ne sachent exactement laquelle des propositions a été adoptée », a poursuivi M. Thiombiano, soulignant que c’est par la suite que son organisation a été informée par leur ministère que la proposition adoptée est celle du « ministère de l’Economie et des Finances que le personnel et le syndicat a rejetée ».
En clair pour le SYNAGSP, leur lutte ne vise pas une « augmentation de salaire mais un rétablissement de la carrière du personnel de la GSP ». C’est pourquoi, au regard de tout ce qu’il a donné comme développement lors de cette conférence, le SG Thiombiano et ses camarades qui ont pris d’assaut la salle, ont lancé » un appel au président du Faso (Roch Kaboré) pour qu’il entérine les conclusions des travaux du comité tripartite qui prennent en compte les anciennetés et les échelons du personnel et qui règlent le problème de commandement en évitant les regroupements du personnel de promotions différentes dans un même échelon ».
Le comité tripartite, composé des représentants des ministères en charge de la Justice, de la Fonction publique et des Finances qui a tenu ses travaux du 10 au 17 décembre 2018, « a proposé un nouveau tableau de reversement qui prend en compte l’ancienneté des agents et apporte une solution pérenne aux difficultés observées jusque-là », a rappelé Abdoul Dramane Thiombiano.
Révoqués car accusés d’avoir eu des écarts de conduite dans le cadre de cette lutte par les premiers responsables du ministère de la Justice, le contrôleur Thiombiano et certains de ses camarades ont brandi des documents qui les réhabilitent. Le ministre de la Justice qui serait le principal « coupable » de leur situation, « a reçu par la voie légale, l’ordonnance » de leur régularisation, ont-ils fait noter.
Par Bernard BOUGOUM