Dans cette tribune parvenue à Wakat Séra, ce mercredi 16 août 2023, le Mouvement Citoyen pour la Démocratie (MCD), qui en est l’auteur, invite à «repenser la gouvernance» du Burkina Faso «au-delà des leaderships et idéologies éculés», afin «d’adapter cette gouvernance aux priorités du monde actuel».
«BURKINA FASO: ET SI NOUS REPENSIONS LA GOUVERNANCE DU PAYS AU DELÀ DES LEADERSHIPS ET IDÉOLOGIES ÉCULÉS ?
C’est une évidence, il est révolu ce temps où le socle idéologique Marxisant et où le leadership révolutionnaire d’extrême gauche faisait la pluie et le beau temps au Burkina Faso. Le printemps des idéologies politiques et leaderships de ce genre dans le cadre de la gouvernance ne fait plus une foultitude d’émules sous nos cieux au sein des Burkinabè qui vivent pleinement les mutations et défis de leur temps.
L’avènement des années 2000 avec une nouvelle génération n’ayant pas connu le choc des influences des deux grands blocs (capitalisme, communisme) dans le passé a atténué l’impact des idéologies sur notre gouvernance. Atténuation d’autant plus remarquable que ces idéologies et postures politiques se sont révélées à l’usage des réponses inadaptées aux demandes des collectivités humaines.
Vous remarquerez que même au plan mondial des pays qui étaient réputés être des bastions du communisme (Russie, Chine, Cuba …) se sont inscrits dans un contexte d’économie de marché.
La particularité du Burkina Faso est que vous verrez des partis politiques ayant géré qui se réclamaient social-démocrate mais qui était plus enclin à implémenter des politiques capitalistes.
Cela s’explique évidemment par l’adaptation des gouvernants à la marchandisation de la démocratie plus qu’aux évolutions du monde qui dictent les conditions de la vie en collectivité organisée.
Cette situation nous amène à nous rendre compte de l’évidence que la gouvernance de notre pays peut se faire au-delà des idéologies. Il ne s’agit aucunement de faire le procès des idéologies politiques qui ont jalonné le quotidien des Burkinabè dans le passé mais de reconnaître l’importance de les renouveler, de les adapter aux priorités du monde actuel.
La réalité de nos sociétés exige aujourd’hui une gouvernance consensuelle basée sur un contrat social avec pour leimotiv de satisfaire dans un esprit de solidarité les besoins et aspirations des populations. La diversité des sociétés et des compétences au sein des forces vives dans notre pays sont des paramètres qui imposent un élargissement du personnel de la gouvernance à travers un consensus sur l’idéal de développement envisagé. Il y a aussi qu’en dehors de l’effort collectif, de l’union sacrée, de l’esprit de partage il n’est plus possible d’espérer une gouvernance pérenne qui préserve l’humanité. `
Notre bien commun dépend avec acuité de cette prise de conscience».
Mouvement Citoyen pour la Démocratie (MCD)
Sylvain OUEDRAOGO, (Porte-Parole)