L’Association des ressortissants de Namsiguia et environnants ont tiré la sonnette d’alarme en appelant à «sauver maintenant et sans délai les milliers de populations» de cette localité «pour que leur résistance contre le terrorisme depuis quatre longues années ne soit pas vaine». Au cours d’une conférence de presse, le lundi 10 janvier 2022 à Ouagadougou, Abdoul Karim Sawadogo, président d’honneur de l’Association, et ses camarades ont décrit «le drame» que vivent les populations de Namsiguia au quotidien avec la 30e attaque terroriste subie le 5 janvier dernier.
«Il faut sauver maintenant et sans délai les milliers de populations de Namsiguia», c’est la substance du message qu’ont porté le lundi 10 janvier 2022, les ressortissants de cette localité située dans la commune de Bourzanga dans la province du Bam, région du Centre-Nord. Ils ont dressé un tableau pour le moins sombre de cette localité qui a subi, selon les conférenciers, sa 30e attaque terroriste le 5 janvier dernier. Pour le président d’honneur de l’Association, Abdoul Karim Sawadogo et ses camarades, les populations de Namsiguia «sont aujourd’hui comme des naufragés en pleine mer et se demandent dès lors s’ils verront le crépuscule et regardent chaque nuit étoilée comme si c’était la dernière fois».
A en croire les conférenciers du jour, la zone de Namsiguia est dans le viseur des terroristes qui la considèrent comme le verrou à sauter pour s’implanter dans la zone et y étendre leur emprise. «Depuis décembre 2021, les attaques sont quasi quotidiennes et soldées par mort d’hommes, vol de bétails, enlèvements», a déploré le président d’honneur de l’Association des ressortissants de Namsiguia et environnants, Abdoul Karim Sawadogo, qui a noté que c’est la localité qui a connu le plus grand nombre d’attaques de la commune de Bourzanga.
Lévi Constant Konfé a relevé que l’ennemi (les terroristes) déploie «une stratégie d’étouffement» dans la localité, empêchant les populations d’avoir accès à leurs champs. C’est une population qui «est à bout de souffle», selon M. Konfé qui a indiqué que les terroristes ont mis un blocus qui empêche les populations de la ville de se rendre au chef-lieu de la commune qui est Bourzanga. En effet, expliquent-ils, les terroristes contrôlent les cars et camions et procèdent à des enlèvements de populations.
La localité qui accueille depuis 2019 des milliers de déplacés internes est aujourd’hui encerclée par des terroristes qui déroulent sans peine leur stratégie en occupant les points névralgiques, rendant ainsi les populations affamées et assoiffées. Pour les ressortissants de Namsiguia, la localité manque de tout et est victime d’une sorte d’apartheid dans le domaine du transport qui menace de briser la résistance des populations.
En vue d’apporter une réponse à ce qu’ils ont qualifié de «drame» vécu par les populations, les membres de l’Association des ressortissants de Namsiguia et environnants ont plaidé pour l’instauration d’un poste de contrôle à Namsiguia et imposer un arrêt obligatoire.
Par ailleurs, ils ont exprimé leur espoir avec la formation du nouveau «Gouvernement de combat». «Nous avons l’espoir, et l’espoir des milliers de populations que nous avons porté aujourd’hui ne sera pas vain, sinon elles auront résisté pendant de longues années en vain», a déclaré Abdoul Karim Sawadogo.
Namsiguia est située à 20 km de Bourzanga et 36 km de Djibo. C’est la dernière localité du Bam avant le Soum qui est une province de la région du Sahel, où sévissent les groupes armés non identifiés.
Par Siaka CISSE (Stagiaire)