Le Premier ministre burkinabè, Christophe Marie Joseph Dabiré, a réitéré ce mardi 19 mai 2020, lors de son discours sur la situation de la nation à l’Hémicycle, son appel aux syndicats de la Fonction publique, à revenir à la table des négociation, pour qu’un compromis soit trouvé sur l’application de l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS), élargi aux primes et indemnités, contesté par les agents de l’Administration publique.
Répondant à une question d’un député, le chef de l’Exécutif s’est voulu clair sur la préoccupation de l’honarable. « Le gouvernement n’a pas imposé l’IUTS aux travailleurs », s’est-il défendu, avançant que « ce sont les députés qui ont voté la loi » qui est appliquée depuis fin février.
Pour le chef du gouvernement, si les députés estiment actuellement que cette loi est « mauvaise, ils peuvent décider d’introduire une proposition de loi et le rectifier » pour le soumettre à nouveau au gouvernement qui va se prononcer sur les « implications de cette modification ».
Mais, a-t-il insisté, la politique de la chaise vide n’est pas pour lui la solution sur laquelle les syndicats conduits par la Confédération générale du Travail du Burkina (CGT-B) dont le secrétaire général est Bassolma Bazié.
« Si les partenaires sociaux viennent autour de la table de négociation, ensemble une solution sera trouvée. Mais la politique de la chaise vide n’est jamais payante », a-t-il soutenu, réaffirmant la « disponibilité » du gouvernement à un « dialogue social constructif sur cette question d’IUTS ».
Le ministre burkinabè en charge de la Communication, porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou, a confirmé, le mercredi 19 février 2020, au sortir du Conseil des ministres, que l’IUTS sera appliqué sur les primes et indemnités perçues par les agents publics de l’État à compter du mois de février 2020.
Le 7 mars dernier, plusieurs centaines de manifestants, en majorité des salariés du public, ont manifesté dans tout le pays pour protester contre l’application, fin février, de l’IUTS sur les indemnités et autres avantages qui leurs sont dus. Ces manifestants qui ont jugé « abusive » la mesure du gouvernement, demandaient purement et simplement sa suppression.
Par Bernard BOUGOUM