Des réactions politiques commencent à se faire entendre, après que la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a décidé, le vendredi 4 janvier 2022 à Accra, de ne pas prendre de sanctions supplémentaires à l’encontre du Burkina Faso. L’organisation sous régionale a néanmoins demandé aux militaires, au pouvoir depuis le coup du 24 janvier dernier, un chronogramme raisonnable de retour à l’ordre constitutionnel.
À quoi correspond une transition raisonnable ? C’est là toute la question qui anime la scène politique burkinabè au lendemain d’un sommet de la CEDEAO qui a épargné le Burkina Faso de nouvelles sanctions.
Eddie Komboïgo, ancien chef de file de l’opposition, analyse que: «Pour parler de république, il faut pouvoir parler d’État et cela n’est pas possible avec deux tiers de notre territoire aux mains des terroristes». La priorité doit donc d’abord être de régler la situation sécuritaire selon l’opposant, et les forces vives pendant ce temps doivent se tenir prêtes pour échafauder la transition de demain.
Quant à Lassina Ouattara, secrétaire à l’information du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) de l’ancien président, Roch Marc Christian Kaboré, estime que «Notre transition ne doit pas être trop longue». Il ajoute que: «L’incertitude politique risque de ralentir l’économie, mais aussi des projets de développement majeurs que nous avons avec certains partenaires techniques et financiers».
Une voix discordante tout de même. Pour Adama Congo, de l’Organisation patriotique de la jeunesse, l’heure est à la «déconstruction » du modèle démocratique pour le réinventer. « Il faut faire table rase du passé, explique-t-il, laisser aux militaires la chance de régler non seulement la question sécuritaire et aussi continuer d’assurer une veille citoyenne sur ces actions ».
Par Lassané Sawadogo (Stagiaire)