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Burkina: la CNTR demande aux partis politiques de «restreindre leur activisme»

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Les membres du présidium de la CNTR. Pascal Zaida micron en main

La Coordination nationale pour une transition réussie (CNTR), une organisation de la société civile burkinabè, a demandé le mercredi 8 juin 2022, aux partis politiques de «restreindre leur activisme», à une conférence de presse sur la situation du pays, tenue à Ouagadougou.

Cela fera bientôt cinq mois que le Burkina Faso a amorcé une transition dont les objectifs principaux demeurent la restauration de l’intégrité nationale et l’organisation des élections libres et transparentes. Les responsables de la Coordination nationale pour une transition réussie (CNTR) étaient face aux journalistes le mercredi 8 juin 2022 dans la capitale burkinabè pour donner son appréciation sur la situation nationale marquée par des attaques terroristes ayant pour corollaire, une crise humanitaire sans précédent dans le pays.

La CNTR appelle les acteurs politiques à faire profil bas

«Nous assistons de plus en plus à un activisme politique débordant de certains acteurs politiques haineux mus par une volonté vengeresse», a affirmé le principal conférencier, Pascal Zaïda qui s’est insurgé contre la sortie médiatique la semaine dernière d’un groupe de partis politiques ayant «tenté malencontreusement de peindre en noir les efforts des autorités de la transition dans la lutte contre le terrorisme et la refondation des institutions».

Le délégué de l’Assemblée législative de la Transition (ALT), Pascal Zaïda, a jugé cette sortie «ahurissante et pitoyable quand on connaît le degré de responsabilité de certains de ces hommes politiques dans la grave crise sécuritaire, économique et humanitaire que traverse notre pays». «Pour avoir été ministres, conseillers spéciaux et conseillers occultes de Roch Kaboré pour certains, il est indéniable que ceux-ci sont comptables du triste bilan laissé par le président déchu», a soutenu M. Zaïda.

Selon lui, «refusant la sentence impitoyable de l’histoire pour leur responsabilité dans la crise sécuritaire que traverse (le) pays, ces acteurs politiques, on l’aura compris, cherchent, dans un baroud d’honneur, de refaire surface en diabolisant les autorités de la transition par des discours agressifs et divisionnistes».

La situation «s’améliore» selon les conférenciers du jour

Au plan sécuritaire, malgré la complexité de la lutte contre le terrorisme, les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), appuyées par les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), engrangent des résultats satisfaisants sur le terrain, selon les conférenciers.

«Les offensives militaires opérées ces derniers temps ont mis en déroute les forces du mal qui, malheureusement dans leur fuite, s’attaquent lâchement aux populations civiles», a déclaré leur porte-parole, Pascal Zaïda, selon qui, «la reprise de certaines zones tombées aux mains des groupes terroristes, la neutralisation de certains chefs terroristes et la sécurisation de convois de ravitaillement dans les localités à fort défi sécuritaire annoncés la semaine écoulées au cours d’une conférence par le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni, Commandant des opérations du théâtre national (COTN) constituent des motifs d’espoir pour des lendemains meilleurs».

Les membres de la CNTR qui vient d’avoir son récépissé en tant que structure reconnue à l’internationale, ils restent confiants que les FDS et les VDP viendront à bout de l’hydre terroriste. «La mission de restauration de l’intégrité territoriale est certes titanesque mais elle n’est pas impossible. Nous vaincrons même si beaucoup reste à faire ».

Comme solution la CNTR propose aux nouveaux dirigeants, dans le sens de la reconquête, une instauration d’un état d’urgence sur l’ensemble du territoire national. «L’état d’urgence est meilleur que l’état de siège», a justifié M. Zaïda qui a rassuré qu’ils ne veulent pas dans cette situation fragile du pays travailler à «empêcher les manifestations individuelles et collectives puisque la Constitution n’est pas suspendue.

Une situation humanitaire toujours «préoccupante»

La Coordination soutenue par l’Union européenne a indiqué que la situation humanitaire demeure «préoccupante». Cette situation est surtout marquée par le fait que des acteurs du monde rural ayant fui leurs localités à cause du terrorisme sont «toujours dans l’incapacité à retrouver leurs terres pour cultiver» en cette saison des pluies.

La CNTR appelle les nouvelles autorités à décréter l’état d’urgence alimentaire sur toute l’étendue du territoire. «Nous appelons les populations à la solidarité agissante des uns et des autres envers les Personnes déplacées internes (PDI)», a lancé le porte-parole de la CNTR.

Par Bernard BOUGOUM