Le coordonnateur national du Programme national de Lutte contre le Paludisme (PNLP), Dr Gauthier Tougri, a annoncé le vendredi que la distribution des moustiquaires imprégnées se fera du 30 août au 4 septembre 2022, face à la presse à Ouagadougou. Au total, « plus de 16 millions de Moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA) de nouvelle génération seront distribuées » au cours de cette période dans tout le pays, a dit Dr Gauthier Tourgi qui a révélé que « l’acquisition des MILDA a coûté à l’Etat environ 40 milliards FCFA ».
Au Burkina Faso, le paludisme constitue le premier motif de consultation, d’hospitalisation et de décès dans les formations sanitaires. Selon l’annuaire statistique 2021 du ministère en charge de la santé, le nombre de cas notifiés par les formations sanitaires s’élève à 12 231 086 avec malheureusement 4 355 décès. Bien qu’il soit évitable et traitable, le paludisme continue d’avoir des conséquences dévastatrices sur la santé et la subsistance des populations à travers le monde.
Pour faire face à l’endémie palustre qui touche principalement les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans, des stratégies et des interventions sont mises en œuvre en vue de parvenir à son élimination d’ici à 2030. Ainsi, le lancement de la cinquième édition de distribution gratuite des MILDA est prévue du 30 août au 4 septembre 2022 à Kaya, dans la région du Centre-Nord.
Après la phase de dénombrement qui s’est déroulée sur 15 jours au cours desquels les volontaires ont sillonné les ménages pour remettre les bons, les populations devront se rendre sur les sites identifiés pour la remise des MILDA. Chaque ménage a droit à une moustiquaire imprégnée pour deux personnes. Une fois sur le site, munis des bons du PLNP, les bénéficiaires sont priés de présenter des pièces d’identification dont la Carte nationale d’identité (CNI), un livret de famille, un acte de naissance.
«De 44%, il est souhaité plus de 80% comme taux d’utilisation des MILDA. Les gens prennent les moustiquaires mais ne les utilisent pas », a déploré le coordonnateur national du PNLP qui veut mettre cette année, l’accent sur l’utilisation des moustiquaires. « Les MILDA doivent être utilisées par toute la population tous les jours, toutes les nuits et pendant toute l’année », a-t-il conseillé avant d’indiquer que des campagnes de sensibilisation sont prévues pour l’atteinte de cet objectif.
Il a détaillé que le paludisme constitue la première cause de mortalité au Burkina Faso. Par an, le ministère de la Santé enregistre plus de 12 millions de cas de paludisme. Chez les enfants, les cas graves de paludisme sont de 36%. Sur 100 patients, 37 se font consulter du fait du paludisme et 55% des malades au Burkina Faso sont hospitalisés pour cause de paludisme.
«Pendant la période de distribution, c’est ceux qui ont reçu les bons lors du dénombrement qui sont pris en charge sur les sites. C’est eux la priorité des agents sur les sites », a insisté Dr Gauthier Tougri qui a rassuré que pour ceux qui n’ont pas été touchés par les agents lors du dénombrement, ils leur suffit de prendre attache avec les agents lors de la distribution et avoir la conduite à tenir pour obtenir sa moustiquaire imprégnée. « Après la période de distribution, que ce soit ceux qui n’ont pas de bons ou même ceux qui en ont mais qui n’étaient présents lors de la distribution, ils peuvent se rendre dans un centre de santé public la semaine suivante pour se faire servir », a-t-il dit.
Il a déploré l’approvisionnement qui est devenu difficile car « la commande a été lancée au moins 11 mois avant la campagne mais avec le coronavirus les choses sont très difficiles et à date, sur 70 districts, 13 n’ont pas encore été approvisionnés en MILDA ». « C’était planifié pour le mois de mai mais malheureusement les délais de livraison après une année n’ont pas été respectés et c’est vraiment un souci qu’on n’arrive pas à maîtriser chaque année », a-t-il regretté.
A noter que le paludisme se transmet d’une personne malade à une personne saine par piqûre d’un moustique. Le seul moyen d’attraper le paludisme est la piqûre du moustique, selon les recherches scientifiques.
Le Burkina Faso à travers le PNLP a lancé depuis 2010, une campagne de distribution gratuite des Moustiquaires imprégnées à longue durée (MILDA). Cette campagne se déroule chaque trois ans sur toute l’étendue du territoire.
Par Bernard BOUGOUM