Les Burkinabè sont choqués de plus en plus, par des erreurs ou négligences, de moins au plus grave, selon les sensibilités des uns et des autres, dans la gestion administrative, notamment dans la communication des actes, mesures ou décisions prises par les premiers responsables. Le dernier exemple en date qui a offusqué les citoyens soucieux d’une gestion rigoureuse au sommet de l’Etat, a été le cachet de la présidence du Faso utilisé pour marquer le sceau d’une décision prise par le Premier ministre, Christophe Marie Joseph Dabiré.
Avec l’avènement du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) au pouvoir, fin décembre 2015, les Burkinabè s’attendaient à une nouvelle manière de gérer les affaires de l’Etat. Mais, nombre d’entre eux, notamment les rigoristes, seront très vite déçus, tant la cacophonie qu’ils constatent au sommet est criarde. Les plus tolérants, laissent passer certaines erreurs manifestes, en trouvant des excuses pour expliquer que nombreux sont les responsables qui n’avaient pas géré des affaires à ce niveau de l’Administration publique.
Mais, quatre années passées, à gérer avec les mêmes erreurs inimaginables, cela vire à l’horreur. Et tâtonnement, laxisme, ou tout simplement irresponsabilité sont les mots qui reviennent le plus pour qualifier cette gouvernance sur laquelle les Burkinabè plaçaient beaucoup d’espoir. En tout cas, les internautes, dans leurs commentaires, s’en donnent à cœur joie sur la toile.
Comment expliquer que des documents qualifiés de confidentiels se retrouvent aussi facilement et rapidement sur les réseaux sociaux? Qui doit-on accuser? Autant d’interrogations sur lesquelles il importe pour nos gouvernants de se pencher afin de rectifier le tir pendant qu’il est encore temps. Mieux vaut tard que jamais, dit l’adage.
Que doivent retenir les générations futures de ces bourdes de la part de ceux qui nous gouvernent? Vite, il faut redorer le blason de notre chère patrie.
Comme presque tous les jours, ce mardi 6 mai 2020, c’est le communiqué de l’Office national d’identification (ONI) sur la reprise des opérations de rétablissement des Cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB), qui alimente les commentaires des internautes sur la toile.
Et pour cause! La date de la décision est la suivante: «Ouagadougou, le 6 mai mars 2020». Ce qui peut passer inaperçu pour ceux qui survolent les textes, a bel et bien été détecté par l’œil vigilant de ceux qui lisent avec minutie. D’où est venu mars en plein mai? Un document officiel, il faut le dire une fois de plus doit faire l’objet d’une attention soutenue de la part de ses rédacteurs, surtout quand il est destiné au public.
Que ce soit le nom du pays et ses armoiries, celui des institutions nationales ou diplomatiques, les chiffres comptabilisés lors des bilans importants, sans oublier les contradictions des officiels en public, etc., tout doit être vu et revu par plusieurs paires d’yeux. Même si la perfection n’est pas de ce monde des humains, il faut mettre de l’ordre dans la gouvernance à tous les niveaux. L’erreur est humaine, dit-on, mais on ajoute aussi que persévérer dans l’erreur est diabolique.
Et, il est temps que les dirigeants remettent les pendules à l’heure avant que ça ne soit trop tard ou que nous ne finissions par nous y habituer et devenir la risée du reste du monde. Pourtant, le Burkina bénéficiait d’une si grande estime!
Par Bernard BOUGOUM