Le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, tombeur du chef de l’Etat burkinabè, Roch Kaboré, s’est «engagé à proposer un délai raisonnable pour un retour à l’ordre constitutionnel», dans sa déclaration lue le lundi 24 janvier 2022 par le capitaine Sidsoré Kader Ouédraogo.
«Peuples et amis du Burkina, au regard de la dégradation continue de la situation sécuritaire qui menace les fondements même de notre Nation de l’incapacité manifeste du pouvoir de monsieur Roch Marc Christian Kaboré à unir les Burkinabè pour faire face efficacement à la situation, et suite à l’exaspération des différentes couches sociales de la Nation, le MPSR a décidé d’assumer ses responsabilités devant l’histoire, la communauté nationale et internationale», a déclaré le porte-parole des militaires qui ont pris le pouvoir.
Les militaires qui ont mis fin au régime du pouvoir du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), assurent qu’ils incarnent une unité sans faille au sein des corps militaires et paramilitaires. «Le MPSR qui réunit toutes les composantes des FDS a ainsi décidé de mettre fin au pouvoir le 24 janvier 2022. Une décision prise dans le seul but de permettre à notre pays de se remettre sur le bon chemin et de rassembler toutes ses forces afin de lutter pour son intégrité territoriale, son redressement et sa souveraineté», indique le communiqué.
Le MPSR a également rassuré les partenaires et amis du Burkina Faso quant à sa «ferme volonté» de continuer à respecter les engagements internationaux du Burkina notamment en matière des droits de l’Homme. Il s’est aussi engagé à «proposer dans un délai raisonnable après consultation des forces vives de la nation, un calendrier de retour à un ordre constitutionnel accepté de tous».
Le communiqué signé par le Lieutenant Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, a tenu à souligner que «les opérations se sont déroulées sans effusion de sang et sans aucune violence physique sur les personnes arrêtées qui sont détenues dans un lieu sûr dans le respect de leur dignité». Il a également rassuré les partenaires et amis du Burkina Faso quant à «la ferme volonté de notre pays de continuer à respecter ses engagements internationaux notamment en matière des droits de l’Homme et s’engage à proposer dans un délai raisonnable après consultation des forces vives de la nation, un calendrier de retour à un ordre constitutionnel accepté de tous».
Le chef de la junte, «tout en invitant les populations à vaquer sereinement à leurs occupations, appelle les patriotes, les Africains intègres et tous les amis du Burkina Faso, à le soutenir et à l’accompagner en se tournant décisif de l’histoire de notre pays».
«Les évènements d’aujourd’hui annoncent en effet une ère nouvelle pour le Burkina Faso. Ils sont une opportunité pour tout le peuple burkinabè de panser ses plaies, de reconstruire sa cohésion et de célébrer ce qui a toujours fait notre identité, à savoir l’intégrité», a-t-il ajouté avant de terminer. «Vive le Burkina Faso! Que Dieu bénisse notre nation!». Ainsi a été conclue, la déclaration du MPSR
Depuis ce dimanche, des militaires se sont mutinés dans plusieurs casernes de Ouagadougou, Ouahigouya et Kaya. Ils ont égrené des revendications portant sur six points, notamment la mise à leur disposition de moyens adaptés à la lutte contre le terrorisme, un recrutement massif pour constituer un effectif conséquent, les changements à la tête de la hiérarchie militaire, une meilleure prise en charge des blessés lors des combats et des familles des victimes, une formation adaptée à la menace du personnel et une constitution des unités permanentes au lieu de collecter des effectifs pour aller au front.
Par Bernard BOUGOUM