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Burkina: la loi de finances adoptée est « différente » du projet initial, (Groupe UPC)

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Dans cette déclaration du Groupe parlementaire UPC prononcée lors du vote de la loi de finances pour le budget 2019, il ressort que « le projet de loi qui nous est soumis ce matin pour adoption, n’est visiblement pas celui qui a été déposé sur le bureau du Président de l’Assemblée nationale à l’ouverture de la session parlementaire et ventilé à l’ensemble des députés ».

Excellence, Monsieur le Président de l’Assemblée nationale ;

 Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ;

 Mesdames et Messieurs les journalistes ;

 Chers collègues ;

 Le groupe parlementaire Union pour le Progrès et le Changement (UPC) entend rompre avec la classique déclaration faite à l’occasion du vote des lois de finances.

 La déclaration de notre groupe puise toute sa substance dans le débat général auquel nos camarades ont activement participé et ont fait des observations et exprimé des préoccupations auxquelles le gouvernement n’a pu apporter des éléments de réponse entièrement satisfaisants.

  • En effet, le projet de loi qui nous est soumis ce matin pour adoption, n’est visiblement pas celui qui a été déposé sur le bureau du Président de l’Assemblée nationale à l’ouverture de la session parlementaire et ventilé à l’ensemble des députés.
  • Les modifications substantielles qui ont été apportées au projet initial sans que l’exposé des motifs ne soit revu, ne permettent plus aux parlementaires que nous sommes, d’apprécier la pertinence des programmes, des actions et des indicateurs de performance.
  • Par ailleurs, ce projet de loi de finances qui consacre la création de nouveaux impôts et le relèvement du taux de certains impôts, contribue dangereusement à l’érosion du pouvoir d’achat dans un contexte de vie déjà difficile.
  • Aussi le recours plus accru aux projets PPP pour la construction des bâtiments administratifs, fait courir à notre pays, le risque de surendettement qui pourrait compromettre le développement durable tant prôné.
  • Le recours intempestif aux régulations érigé en règle d’exécution du budget de l’Etat, nous fait douter de la sincérité des prévisions budgétaires.
  • Par ailleurs, nous constatons une augmentation de 13% des ressources propres essentiellement composées des recettes fiscales suite à la création de nouveaux impôts et pendant ce temps, l’épineuse question de fonds communs qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, demeure sans solution satisfaisante.

  Malgré les propositions faites par les députés de la commission des finances et du budget allant dans le sens de régler globalement ce problème à travers une loi, nous constatons que le gouvernement persiste dans une erreur qui risque d’être fatale à l’exécution du budget de l’Etat, exercice 2019. Le groupe parlementaire UPC ne prend pas en compte les amendements  furtifs faits par le gouvernement qui dénotent la non maitrise par celui-ci, du contexte socio-économique dans lequel le budget est élaboré.

Le gouvernement se contente de se congratuler sur fond des agrégats macro-économiques présentés en termes de performances et signe de bonne gouvernance ; mais rappelons lui, que le peuple ne mange pas les chiffres comme l’a dit dans cet hémicycle, le Président Salifou Diallo, paix à son âme.

  • Comme Madame la Ministre de l’économie, des finances et du développement nous a rappelé dans sa note introductive, que le budget est l’instrument de mise en œuvre de la politique du gouvernement, et au regard de ce qui précède, le groupe parlementaire Union pour le Progrès et le Changement, ne donnera pas son aval pour l’adoption du présent projet de loi de finances.

               Je vous remercie!