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Burkina : la lutte contre les Mutilations Génitales Féminines sous autre forme

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La lutte contre les Mutilations Génitales Féminines (MGF) a pris une autre tournure au Burkina Faso avec la commémoration, ce mardi 30 juin 2020, à Ouagadougou, de la 17e journée internationale tolérance zéro aux MGF et de la 20e journée nationale de lutte contre la pratique de l’excision sous le thème : « 30 ans de lutte contre la pratique de l’excision au Burkina, quelles perspectives avec la nouvelle génération ». Ce thème vient prendre en compte la jeunesse dans cette bataille.

Le Burkina Faso qui s’est investi, pendant plusieurs décennies, dans la lutte contre les Mutilations Génitales Féminines (MGF), se retourne aujourd’hui vers la jeunesse en vue de les impliquer dans le combat contre ce fléau qui a la peau dure, bien que des avancées notables aient été obtenues. C’est ce que traduit le choix du thème de la 17e  journée internationale tolérance zéro aux MGF et de la 20e  journée nationale de lutte contre la pratique de l’excision.

« Le thème retenu nous invite à faire le bilan des 30 ans de lutte et à réfléchir sur l’implication et la participation de la jeunesse, aux actions de promotion de l’élimination de l’excision au Burkina Faso », a dit la ministre burkinabè de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire, Laurence Ilboudo/Marchal.

Des participants à la commémoration de la 17e  journée internationale tolérance zéro aux MGF et de la 20e  journée nationale de lutte contre la pratique de l’excision

Pour elle, il s’agira « de projeter les actions à venir avec la jeunesse, fer de lance de (la) nation, afin d’accélérer l’atteinte de la tolérance zéro aux MGF en 2030 ».

67,6% des femmes de 15 à 49 ans touchées

« Malgré toutes les actions de sensibilisation et de répression entreprises en Afrique et particulièrement au Burkina Faso, cette pratique reste une réalité dans notre pays », a fait savoir le Premier ministre Christophe Joseph Marie Dabiré qui représentait à la commémoration de ces journées, le président du Faso, Roch Kaboré, Champion de l’Union Africaine pour la promotion de l’élimination de l’excision et patron de la cérémonie.

Selon M. Dabiré, la pratique des MGF « touche 67,6% des femmes de 15 à 49 ans et 11,3% des fillettes de moins de 15 ans », soulignant que cette « situation est inacceptable », invitant les uns et les autres à travailler dans le but de « la corriger ».

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Les 30 ans de lutte contre les MGF ont permis d’obtenir la baisse de la prévalence, la création du Conseil National de Lutte contre la Pratique de l’Excision (CNLPE) et l’engagement des leaders coutumiers dans la lutte, la création d’un organe multi-acteurs d’orientation et de décision en 1990, la formation de plus de 2 500 agents de santé sur les Mutilations Génitales Féminine et en techniques de réparation de complications et séquelles de l’excision, l’adoption de la loi n°025-2018/AN du 31 mai 2018 portant Code pénal renforçant la répression de la pratique à travers des dispositions spécifiques et la formation d’acteurs de la chaine judiciaire et l’introduction de modules sur les MGF dans les curricula de formation dans les établissements du pays.

Les efforts des devanciers reconnus

Ces acquis, selon la ministre Laurence Ilboudo/Marchal, sont les résultats des efforts des devanciers dans cette lutte, citant entre autres, des Organisations non-gouvernementales, les autorités coutumières et religieuses et des personnalités telles que Mariam Lamizana, ex-ministre burkinabè de l’Action sociale et le Dr Michel Akotionga, spécialiste de la reconstruction vulvaire.

Photo de famille des officiels et des responsables coutumiers dont le Naaba Kiba de Ouahigouya et l’Emir du Liptako qui ont reçu des attestations de reconnaissance

Ainsi, pour leur engagement dans cette lutte, des responsables coutumiers dont le Naaba Kiba de Ouahigouya et l’Emir du Liptako ont reçu des attestations. Selon Mme la ministre, leurs efforts ont permis au Burkina de devenir un pays leader dans la promotion de l’élimination des MGF au niveau régional.

Selon les données des Nations-unis, 4,1 millions de filles dans le monde risquent de subir des mutilations génitales féminines en 2020 et les 30 pays où la pratique est la plus répandue, il y a une population très jeune.

Les autorités et les partenaires techniques et financiers, notamment, sont tous unanimes qu’il faut poursuivre la lutte jusqu’à la victoire.

Par Daouda ZONGO