Le ministre burkinabè en charge de la Défense nationale, le général Aimé Barthélémy Simporé a soutenu, le mercredi 27 octobre 2021, face à la presse à Ouagadougou qu’«il est temps de comprendre que la majorité de ceux qui attaquent (le Burkina Faso) sont des nationaux qui ont fait le choix, consenti ou contraint, de rallier la cause des groupes armés terroristes». Il appelle donc à un sursaut national afin de vaincre le terrorisme.
Rencontrant la presse pour annoncer les couleurs de la commémoration des 61 ans des Forces armées nationales, le ministre burkinabè de la Défense nationale et des Anciens combattants, le général Simporé, est revenu sur la nature de ceux qui attaquent le Burkina Faso. Selon le ministre, ceux qui attaquent sont en majorité des Burkinabè. Leur ralliement aux groupes armées terroristes «leur procure les moyens et le pouvoir pour certains d’assouvir leur conviction religieuse, pour d’autres de réaliser des activités socio-économiques individuelles ou communautaires et pour d’autres encore d’assouvir leur dessein criminel», a-t-il souligné.
Pour lui, il est important pour la Nation de comprendre la nature réelle des acteurs de la violence terroriste qui opèrent dans le pays, leurs intentions et la dynamique sur lesquelles ils développent leurs stratégies.
Le terrorisme au Burkina Faso qui était l’origine exogène venant essentiellement du Nord du Mali, a développé une dynamique endogène. «Il a maintenant pris racine dans le corps social, communautaire de notre pays dont elle bénéficie d’un réseau de complicité, d’un contexte de vulnérabilité et d’instrumentalisation favorable», a-t-il poursuivi.
Le ministre en charge de la Défense a, par ailleurs, déploré le fait que «certains concitoyens font, consciemment ou inconsciemment, le jeu de (la) stratégie terroriste». «C’est pourquoi il importe que notre Nation comprenne que la réponse militaire seule ne suffira pas à vaincre cette violence terroriste. Il nous faut impérativement adopter une approche plus globale, holistique, permettant de développer d’autres réponses spécifiques», a-t-il souhaité.
Depuis 2015, le Burkina Faso fait face à ce phénomène et l’Armée aussi bien que la population civile a payé de lourde tribut. C’est pourquoi selon le ministre Aimé Barthélémy Simporé, la commémoration des 61 ans des Forces armées nationales, sous le thème: «61 ans au service de la défense de la patrie: ensemble pour un vibrant hommage aux Forces armées nationales et pour un engagement décisif pour vaincre le terrorisme», donne l’opportunité de rendre hommage aux victimes du terrorisme, notamment les éléments des Forces armées nationales, de «communiquer avec la Nation, de réaliser avec elle, en ce moment difficile, l’indispensable synergie patriotique pour vaincre le terrorisme». Il a souhaité davantage de communication et de communion avec la population dans le but de dépolluer l’environnement de perception.
«Sur un registre plus structurel, l’outil de défense en collaboration avec la politique de sécurité nationale et la stratégie de sécurité nationale, va bientôt connaitre une nouvelle approche organisationnelle, doctrinale et conceptuelle qui lui confèrera un niveau de performance plus accru», a annoncé le ministre Simporé. Il a fait savoir que «cette approche de réorganisation, s’articulera autour de grandes fonctions organiques, capacitaires, stratégiques, opérationnelles et sociales de la défense». Selon le ministre, elle n’aura l’effet escompté que si elle s’inscrit dans une approche globale qui permet de satisfaire les trois conditions essentielles que sont «la modification de la perception de la menace, le changement d’approche stratégique et le sursaut national».
Engagés dans cette lutte avec «détermination», les Force armées nationales burkinabè s’adaptent «progressivement à cette guerre dite asymétrique dans laquelle l’adversaire est irrégulier, diffus, hybride et transfrontalier et combine de plus en plus de mode d’actions perfides, un type de guerre non conventionnelle éprouvant et stressant qui met à rude épreuve les armées du monde même celles puissantes». «Depuis le début notre armée a grandi en terme de potentiel», a dit le ministre en charge de la défense qui souhaite une union autour des hommes qui sont sur le terrain. Et l’hommage qui sera rendu au cours de la commémoration de la 61e anniversaire des Forces armées nationales leur sera un grand soutien moral.
Au cours de la commémoration de cette anniversaire, il y aura une nuit d’hommage qui aura lieu le 30 octobre 2021. Cela va permettre à la nation de pouvoir exprimer cet hommage aux victimes des attaques terroristes, aux familles éplorées, aux Volontaire pour la Défense de la Patrie, aux autres forces également. Il est également prévu, le 2 novembre, une cérémonie d’hommage funéraire au cimetière municipal et un dépôt de gerbe à la Place de la Nation. Il y aura aussi des prières qui seront fait, la cérémonie de prise d’arme suivie des décorations.
Par Daouda ZONGO
