Les avocats de François Compaoré, dans leurs plaidoiries du 12 juillet 2021, pour défendre la non extradition de leur client dans son pays, ont décrit «un appareil judiciaire délabré et corrompu et un système carcéral désastreux» au Burkina Faso. Ils ont également laissé entendre que si leur client était ramené au bercail, il y serait tué. Toute accusation qui a fait sortir la ministre burkinabè de la Justice Victoria Ouédraogo/Kibora de ses gonds, qui, à travers son directeur de cabinet Issa Safériba Fayama, a répondu aux avocats du frère de l’ancien président Blaise Compaoré.
Le directeur de cabinet Issa Safériba Fayama a rappelé que le Burkina Faso est un pays qui appartient à l’ensemble des conventions internationales qui garantissent un procès équitable. «Durant toute la procédure de la demande, le Burkina Faso a suffisamment fait la preuve que monsieur François Compaoré bénéficiera d’un procès équitable une fois qu’il sera extradé au Burkina Faso», a-t-il laissé entendre tout en contrant les avocats de François Compaoré en leur faisant savoir que les conditions de détention au Burkina Faso ne sont pas aussi «exécrables comme les avocats tentent de le faire croire».
Les avocats du frère cadet de Blaise Compaoré avaient exprimé leurs inquiétudes quant aux garanties diplomatiques données par l’Etat burkinabè, en les qualifiant de «garanties de parchemin». Le directeur de cabinet de la ministre Victoria Ouédraogo/Kibora a signifié qu’en termes de garanties offertes au Conseil d’Etat français, «des structures publiques, par exemple l’ambassade de France au Burkina Faso a accès régulièrement aux centres de détention» qui sont, selon lui, à l’image du niveau de vie des Burkinabè. «Le Burkina, en tout cas, n’est pas en mesure d’offrir des centres de détention au même titre que la France», s’est-il désolé.
La décision du Conseil d’Etat français sur l’extradition ou non de François Compaoré est attendue dans deux semaines.
Siaka CISSE (Stagiaire)
