Dans ce texte, il ressort que « la réduction des inégalités de genre dans les institutions sociales favoriserait grandement l’autonomisation des femmes et contribuerait à accélérer le développement national ».
Centre de développement de l’OCDE, le 11 janvier 2018
Le Burkina Faso gagnerait à prendre en considération les normes sociales discriminatoires dans sa politique globale de lutte contre les inégalités hommes-femmes
Au cours des dernières décennies, le Burkina Faso s’est fortement engagé en faveur de la lutte contre les inégalités entre hommes et femmes. Les mesures prises, notamment dans le cadre de la Politique nationale genre, ont permis de réaliser des progrès dans les domaines de l’éducation des femmes, de leur santé et de leur participation politique. Aujourd’hui, presqu’autant de filles que de garçons sont scolarisés dans le primaire. En outre, la maternité maternelle a diminué de 21 % entre 2005 et 2015. Néanmoins la persistance d’institutions et pratiques sociales discriminatoires entrave l’application du cadre législatif et engendre un manque à gagner économique pour le pays, selon l’étude des inégalités de genre SIGI Burkina Faso menée par le Centre de développement de l’OCDE en partenariat avec le gouvernement du Burkina Faso et la Coopération autrichienne.
Cette analyse des inégalités de genre est basée sur des données originales collectées dans le cadre de l’indicateur Institutions Sociales et égalité Femme-Homme (SIGI). Les résultats de l’étude ont été présentés aujourd’hui à Ouagadougou en présence de M. Paul Kaba Thieba, Premier Ministre du Burkina Faso.
Les conclusions montrent que la réduction des inégalités de genre dans les institutions sociales – lois formelles et informelles, pratiques et normes sociales – favoriserait grandement l’autonomisation des femmes et contribuerait à accélérer le développement national. Par exemple, retarder l’âge du mariage permettrait aux filles de rester scolarisées.
Par ailleurs, les résultats soulignent des disparités régionales souvent masquées par les moyennes nationales. Dans certaines régions, les normes et pratiques informelles ont un impact négatif sur la mise en œuvre et l’efficacité des politiques et programmes nationaux favorisant l’égalité des sexes.
Dans ces cas, cependant, les résultats suggèrent que l’éducation peut être un agent de changement. Les individus ayant un niveau d’éducation supérieur ont des attitudes moins discriminatoires à l’égard des femmes et la prévalence des discriminations est moindre. 47% des femmes n’ayant pas eu accès à l’éducation primaire ont été mariées avant 18 ans, contre 12% des femmes ayant un diplôme secondaire.
Pour être efficaces et remettre en cause les normes et pratiques discriminatoires, les prochaines réformes doivent s’appuyer sur des campagnes de sensibilisation et l’implication des communautés locales. De même, une meilleure application des lois nécessite l’harmonisation entre le droit coutumier et statutaire.
Pour plus d’informations, les journalistes sont invités à prendre contact avec le Bureau de presse du Centre de développement de l’OCDE (bochra.kriout@oecd.org; Tel : +33 145 24 82 96).
À propos de l’étude
L’étude SIGI Burkina Faso a été menée par le Centre de développement de l’OCDE en partenariat avec le Ministère de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille (MFSNF) et l’Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD) du Burkina Faso, avec l’appui financier de la Coopération Autrichienne pour le Développement.
Le SIGI est un indicateur composite mesurant les institutions sociales qui discriminent les femmes. Pour plus d’information, visitez la plateforme interactive du SIGI www.genderindex.org.