La nouvelle année judiciaire au Burkina Faso s’est ouverte, ce lundi 2 octobre 2023, sous le signe de la lutte contre les infractions économiques et financières considérées comme un handicap pour le développement du pays. L’audience solennelle s’est tenue dans la salle des Banquets de Ouaga 2000 en présence du président de Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire.
C’est le président du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM), Mazobé Jean Kondé, qui a officiellement lancé la saison judiciaire 2023-2024 au Burkina Faso. Cette nouvelle saison a été placée sous le thème: «Le traitement judiciaire des infractions économiques et financières: état des lieux et perspectives». Pour le président du CSM Kondé, c’est un thème «qui est très actuel et transversal». La délinquance économique et financière recouvre, selon lui, des infractions qui vont de la corruption au blanchiment de capitaux en passant par les fraudes fiscales, l’escroquerie et autres.
Ce fléau doit être une préoccupation de tous les pouvoirs, a noté le président du CSM. «Si on ne lutte pas contre ce fléau, tout projet de développement que l’on conçoit est voué à l’échec», a-t-il expliqué. Ainsi, invite a été faite aux acteurs judiciaires de faire de cette nouvelle année 2023-2024 une année de lutte acharnée contre la délinquance économique et financière. «Un appel à la mobilisation a été fait pour qu’on puisse avoir, au terme de l’année, des résultats qui parlent à la satisfaction des populations de notre pays», a indiqué M. Kondé. Il a par ailleurs salué la résilience des acteurs judiciaires qui ont travaillé dans un environnement difficile marqué par l’insécurité terroriste et l’instabilité politique.
Le procureur général ainsi que l’Ordre des Avocats du Burkina se sont satisfaits du traitement de plusieurs dossiers de crime économique et d’autres en cours de traitement. Parmi ceux-ci, ils ont cité, entre autres, les dossiers «LONAB», «Dabilgou», «Charbon Fin» et les dossiers des «maires à Bobo», des «responsables de la SOFITEX». Du reste, ils ont unanimement relevé des «problèmes au quadruple plan des textes, institutionnels, matériels et financiers». «Plusieurs juridictions connaissent des problèmes de locaux obligeant les acteurs à partager le même bureau, insuffisance de matériels, moyens de déplacement, notamment», ont-ils noté, suggérant que les outils de travail soient adaptés à l’évolution technologique.
La présente rentrée judiciaire était la 31e du genre depuis l’avènement de l’Etat de droit au Burkina Faso. Celle-ci a connu la présence du président burkinabè de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré ainsi que celle du représentant du Président de la Cour suprême du Mali, invité spécialement pour cet évènement. Des membres du Gouvernement de Transition ainsi que les représentants de toutes les hautes juridictions du pays étaient également présents à cette rentrée judiciaire 2023-2024.
Par Siaka CISSE