Accueil Politique Burkina: « La situation d’insécurité s’empire », s’alarme Soumane Touré du PITJ

Burkina: « La situation d’insécurité s’empire », s’alarme Soumane Touré du PITJ

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Soumane Touré, secrétaire général du PITJ

Le secrétaire général du Parti de l’Indépendance du Travail et de la Justice (PITJ), Soumane Touré, s’est alarmé parce que « la situation d’insécurité s’empire », au lendemain d’une attaque armée qui a fait dix gendarmes tués. M. Touré a fait cette déclaration à l’ouverture ce vendredi 28 décembre 2018, à Ouagadougou, du deuxième congrès ordinaire de son parti qui se tiendra deux jours pour permettre aux militants de réfléchir sur l’organisation et le fonctionnement de la formation politique.

C’est un congrès ordinaire qui doit examiner l’organisation et le fonctionnement du parti qui se tient à la suite de l’interpellation du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD), a signifié M. Touré qui dit avoir situé les responsabilités dès le discours d’ouverture de ce rassemblement. « Nous avons situé les responsabilités, le bureau et le secrétaire général ont commis une erreur dans la correspondance ce qui nous a valu d’être interpellé et nous avons fait notre critique devant tout le monde », a-t-il.

Par contre, le premier responsable du PITJ estime que le ministre  en charge de l’Administration territoriale, Siméon Sawadogo, leur « a infligé une sanction », et son parti a porté l’affaire en justice et jusque-là, « elle n’est pas jugée parce que c’est sans fondement ». « Le MPP nous a infligé une sanction sans fondement et arbitraire, parce qu’elle ne porte atteinte ni à la Constitution, ni à aucune loi de la République et est conforme à la ligne politique de notre parti inscrit dans les statuts », a-t-il insisté.

Les responsables du PITJ

« Nous avons le droit selon nos statuts, de faire l’analyse des classes et couches sociales du pays. De dire le rôle que chacune joue et avec qui on peut s’allier pour la lutte pour la démocratie », a-t-il continué dans sa lancée, signifiant que sa formation politique « a démontré comment la déclaration des chefs de canton doivent-être pris au sérieux. C’est ça notre rôle d’éducation du peuple pour faire connaître la Constitution et ce qu’elle n’est pas ».

Le PITJ sait que « tous que les usurpateurs du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) rêvent de (le) faire disparaître, à preuve, la sanction de suspension de trois mois qu’ils lui ont infligée. Les usurpateurs du MPP qui ont animé tous les régimes d’exception du CNR jusqu’à la 4e République sont ceux-là même qui faisaient des motions pour la liquidation de notre parti, de ses dirigeants et de ses militants », a martelé Soumane Touré.

La qualité de la démocratie du Burkina « est tributaire de la qualité des partis, et à notre jeunesse car c’est aux partis et formations politiques que la Constitution confère exclusivement le rôle d’animation de la vie politique, de l’éducation du peuple, et de l’expression des suffrages. Pour ce faire, il faut que les partis et formations politiques soient démocratiques, fonctionnent régulièrement et démocratiquement, pour être en mesure de dénoncer les dérives démocratiques, les atteintes à la Constitution et aux lois et règlements de la République », a-t-il rappelé en ajoutant que « c’est à eux que revient en premier ce rôle, les autres organisations démocratiques pouvant elles-aussi réagir ».

Les participants venus pour le deuxième congrès ordinaire du PITJ à Ouagadougou

Réagissant sur la situation sécuritaire qui a fait dix gendarmes tués rien que hier dans l’Ouest du pays, « comme on peut le constater, la situation d’insécurité s’empire. L’armée, les FDS par leurs coups d’Etat successifs et la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), ont exposé les hommes à la mort et le pays à une insécurité grave avec une perte de contrôle de l’Etat sur des régions entières du pays. L’intégrité du pays se trouve ainsi menacée », a dénoncé M. Touré.

« Du grade de général à celui de capitaine, ils ont tous perpétré des coups d’Etat et gérer le pouvoir d’Etat dans notre pays, de 1966, avec le général Lamizana (Sangoulé, ex-président du Faso) à 2015 avec le lieutenant-colonel Isaac Zida en passant par le colonel Saye Zerbo et le commandant Jean-Baptiste Ouédraogo », a rappelé Soumane Touré.

Quant à la classe politique, Soumane Touré connu pour son franc-parler, considère qu’elle « est à la base de cette situation de crise grave que vit notre pays, parce qu’elle est aphone ». Il part loin en disant que la classe politique dans son ensemble « doit être poursuivie et sanctionnée pour atteinte à la Constitution et complicité dans la gestion financière catastrophique du pays ».

Par Bernard BOUGOUM