L’opposition politique a tenu ce mardi 8 mai 2018 à Ouagadougou, à son siège situé à Zogona, au Centre-est de la capitale burkinabè, une conférence de presse pour se prononcer sur des questions majeures de l’actualité nationale dont les attaques terroristes et le déficit céréalier, mais aussi, pour informer qu’elle prendra langue avec la presse désormais chaque mardi, pour aborder avec les hommes de média, les questions brûlantes de l’heure. Selon le chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, cet exercice vise à répondre aux sollicitations des populations et de la presse qui demandent plus de « réactivité » des opposants.
« Ce point de presse doit être une nouvelle manière de communiquer avec vous parce qu’il nous a paru utile de répondre aux sollicitations de l’opinion publique et de la presse qui souhaitent plus de réactivité de l’opposition par rapport à l’actualité nationale au tant qu’elle se déroule », a déclaré à l’entame de ses propos, le leader de l’opposition, Zéphirin Diabré qui a co-animé la conférence avec le président du Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (RDEBF), Adama Séré. M. Diabré a reconnu que « nous vivons dans un monde où les événements défilent et donc mettent une pression constante sur les leaders politiques qu’ils soient au pouvoir ou à l’opposition politique ».
Les cinq responsables de la trentaine de partis de l’opposition politique qui ont animé le point de presse ont abordé les sujets dont les attaques terroristes, la vente des actions du gouvernement à l’Office national de Télécommunication (Onatel), les Conseils des ministres itinérantes, l’avis du gouvernement sur l’illégalité des sit-in au Burkina, le déficit céréalier, la création d’une banque agricole, le mode d’adoption de la nouvelle Constitution et la politisation des Organisations de la société civile (OSC), qui préoccupent selon eux, les Burkinabè.
Sur la question des attaques terroristes que subit le Burkina de façon répétée dans sa partie Nord, Zéphirin Diabré a affirmé que « nous sommes en guerre » avant de demander que les ministères de la Sécurité et de la Défense soient gérés par des « hommes compétents ». L’opposition politique veut sentir « une vraie démarche stratégique et décisive qui tarde à venir » sur cette question, a-t-il ajouté en regrettant que le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, « n’ait daigné appeler l’opposition pour l’entendre » sur la situation d’insécurité qui met à mal le développement du pays surtout dans sa partie Nord.
« Nous avons apprécié l’attitude des Koglwéogo (groupe d’auto-défense) qui par leur bravoure ont apporté leur contribution à la lutte contre le terrorisme, en permettant de mettre la main sur des supposés terroristes », a salué Zéphirin Diabré qui dit avoir bon espoir qu’une conjugaison d’efforts entre les Koglwéogo et les agents de force de sécurité et de défense parviendra à résoudre la situation d’insécurité au Burkina.
Selon l’avis du leader de l’opposition sur la question du mode pour l’ adoption de la nouvelle Constitution qui a été élaborée, « il faut s’en référer au juristes et membres du Conseil constitutionnel qui disent que, si c’était une simple révision d’une ancienne Constitution, on peut le faire par voie parlementaire ». Mais comme il s’agit d’une nouvelle Constitution qui a été élaborée, « il faut procéder par voie référendaire », a préféré Diabré qui s’est dit conscient du coût que ce mode va occasionner.
En outre, le Chef de file de l’opposition politique (CFOP) a qualifié de « balades ministérielles », les Conseils des ministres que le gouvernement entend tenir dans les chefs-lieux de régions, en vue, dit-il, de s’imprégner des réalités du Burkina profond. Pour Zéphirin Diabré et son équipe, cette politique n’est ni plus ni moins qu’une campagne électorale en perspective puisque qu’on est à l’approche des élections de 2020.
Par Mathias BAZIE