Le ministre de l’Energie, Dr Bachir Ismaël Ouédraogo, a ouvert le vendredi 22 mars 2019, à Ouagadougou, les Journées Portes Ouvertes (JPO) de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL), première du genre au siège de la structure. « Le défis, c’est de pouvoir faire abonner un million de clients d’ici 2020 », a lancé M. Ouédraogo, demandant de la « tolérance » pour les travailleurs de la Nationale de l’électricité qui sont à pied d’œuvre 24H/24 pour satisfaire les populations burkinabè qui pourront à travers ces trois jours d’activités dont des panels, expositions et des visites, se rapprocher de la société et la connaître et la comprendre mieux.
Placé sous le thème : « Enjeux et défis du mixte énergétique », cette première édition se déroulera du 22 au 24 mars à Ouagadougou et du 27 au 29 mars à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays située à l’Ouest. Les JPO devront permettre de mieux présenter les missions de la SONABEL qui est sous les projecteurs actuellement après chaque coupure, à l’amorce de la période de canicule. A travers toute la chaîne (transport, stockage, production, distribution, mode de paiement, etc), en plus des débats et autres réflexions pour expliquer comment la SONABEL fonctionne, les clients auront la possibilité de bénéficier de visites guidées pour poser des questions et satisfaire leur curiosité.
La SONABEL a initié en 2018 plusieurs projets et partenariats visant à rendre ses services « plus accessibles, plus proches des préoccupations et répondre aux attentes des usagers. C’est cette constante volonté d’être encore plus prêt et toujours à l’écoute des préoccupations des usagers de l’électricité qui nous emmène à organiser ces premières journées dénommées JPO SONABEL 2019 », a déclaré son directeur général, François de Salles Ouédraogo.
Il a signifié qu’il s’agit à travers cette manifestation, « de découvertes, d’échanges et de partages, d’aller à la rencontre des consommateurs, des partenaires, bref, du citoyen tout court, pour mieux faire connaitre notre métier ».
La Nationale de l’électricité est « consciente des insuffisances du service public de l’électricité au Burkina caractérisée par un déficit entre l’offre et la demande, mais nous travaillons inlassablement à l’amélioration de ce service avec le précieux concours de l’Etat et de nos partenaires techniques et financiers », a rassuré M. Ouédraogo qui espère que ces trois jours des JPO permettront aux abonnés de « mieux comprendre les difficultés auxquelles nous faisons face au quotidien et accompagner davantage (la SONABEL) par des suggestions afin qu’elle puisse améliorer significativement le service public de l’électricité ».
« Jusque-là, cette année il n’y a pas encore de programme de délestage, c’est quand même des efforts que la SONABEL fournis. Et c’est cela aussi qu’on voudrait que vous puissiez avoir comme message. Que vous sachiez les efforts qui sont fournis par les uns et les autres » pour permettre aux populations d’avoir l’énergie, a affirmé le ministre Bachir Ouédraogo, appelant les populations à « être plus tolérantes » avec les travailleurs de la société.
M. Ouédraogo a fait remarquer que « l’année passée, on a perdu pas moins de 25 milliards FCFA, du fait que nous avions un déficit de 100 mégawatts. C’est vous dire que nous sommes les premiers à faire de telle sorte que l’économie puisse être fonctionnelle ». Il a indiqué que « beaucoup de mécanismes ont été mis en place pour faciliter la tâche au client. Nous avons des limites et c’est ce qui justifie ces JPO qui devront permettre aux différents acteurs de se parler et se comprendre », a-t-il ajouté.
Pour le renforcement de l’énergie au Burkina, le ministre s’est voulu rassurant en rappelant que des « efforts ont été faits les semaines dernières » puissent que ses équipes sont allées au Ghana et Abidjan pour négocier l’augmentation des capacités des centrales électriques. Aussi, a-t-il dit, « A Gounghin, il y a une centrale de près de 50 mégawatts qui est en train de sortir de terre. Nous avons également lancé la construction d’une centrale électrique de 50 mégawatts à Kossodo. L’un dans l’autre, nous sommes en train de tout faire pour rattraper le retard », a-t-il insisté.
« Nous l’avons toujours dit, l’Etat seul ne pourra pas réussir à donner suffisamment de l’énergie, c’est pour cela que nous avons fait appel au secteur privé, nous avons libéralisé le secteur de l’énergie », a conclu Dr Bachir Ismaël Ouédraogo qui a visité les stands installés devant le siège de la SONABEL, au centre-ville de Ouagadougou.
Après la visite des stands, plusieurs dizaines de journalistes, leader d’opinion et travailleurs de la SONABEL ont visité la centrale électrique de Komsilga, la centrale solaire et l’interconnexion Bolgatanga-Ouaga, des sites installés à Zagtouli, à la périphérie Ouest de la capitale burkinabè. Sur ces lieux, les visiteurs divisés en deux groupes ont touché de plus près toutes les chaînes de traitement de l’énergie.
Des salles de stockage, à la salle des machines, salle de commande ou de contrôle jusqu’à celle de l’évacuation de l’énergie, toutes les composantes ont été passées au peigne fin par les visiteurs qui n’ont pas été du tout avares en question d’éclaircissements.
Selon leurs témoignages, ces JPO permettront au citoyen lambda de « mieux » comprendre la SONABEL et même être plus attentif à ce que la société dira désormais car ça le concerne au premier chef.
Par Bernard BOUGOUM