La Convention des Organisations de la société civile pour l’observation domestique des élections (Codel), a animé le vendredi 31 décembre 2021 à Ouagadougou pour faire le point de ses activités et donner sa position sur les scrutins municipaux qui sont restés en suspens du fait des attaques terroristes. Selon les responsables de cette structure d’observation des élections au Burkina, la tenue des élections municipales au Burkina Faso est un « impératif ».
« Dans le sens de la consolidation de notre démocratie, la Codel est convaincue qu’il faut tenir les élections municipales » qui avaient été repoussées pour mai 2022, a affirmé son président, Me Halidou Ouédraogo qui a continué que c’est même ainsi convaincu de cet impératif que le gouvernement a introduit une loi visant à réviser le Code électoral à minima.
Il a, en effet, soutenu que l’Assemblée nationale vient de la voter le 21 décembre 2021 et a répondu à certaines questions cruciales à savoir qu’entre autres « à trois mois des élections les acteurs principaux connaîtront la carte électorale des municipales de 2022.
Pour lui, le mandat a été plusieurs fois prolongé et il est temps que les autorités travaillent à sortir de cette impasse qui marque négativement la démocratie du pays. Quant aux difficultés dont ont fait cas les journalistes, il a signifié que « les élections servent à résoudre tous les problèmes ».
« Nous tenons à ce que les élections municipales se tiennent. Il faut qu’on pousse l’Etat à pouvoir organiser les élections municipales » et abandonner l’idée de la prorogation des mandats des maires ou une probable mise sous tutelle des communes, a laissé entendre le vice-président de la Codel, Da Daniel Hien qui rassure qu’au moment d’organiser les scrutins municipaux, les acteurs « n’iront pas là où la sécurité ne leur permette pas ».
De son avis, « commencer à douter de la tenue des élections, c’est donner raison à ceux qui attaquent » le Burkina. « L’élection du maire constitue l’attente principale des populations », a-t-il renchéri, soulignant que le Burkina Faso est un Etat de droit et « ça sera mal si on met des communes sous délégation ».
La Codel dit croire en la capacité de l’Etat burkinabè jusqu’à présent d’organiser les municipales. A l’en croire, si les élections locales ne se tiennent pas, cela amènera certainement d’autres problèmes à gérer. Pour cette structure, « c’est une question de légitimité qui se pose. Il faut seulement que chacun joue son rôle », a estimé M. Hien qui a noté que les membres de la Codel mènent leurs activités dans les différentes communes sans escorte de sécurité.
Dans ce sens, la Codel a réalisé une série d’activités visant la tenue d’élections transparentes et crédibles, et ce, en dépit du contexte sécuritaire, humanitaire et sanitaire difficile. Elle a mis en œuvre le projet: « Dialogue social et éducation électorale pour des élections municipales pacifiques et inclusives ». Elle a dans cette action bénéficié de l’appui de deux nouveaux partenaires que sont le Bureau de la coopération Suisse et l’Ambassade de France au Burkina Faso.
La Codel a été créée le 3 juillet 2015. C’est une coalition d’organisation de la société civile légalement constituée et exerçant sur le territoire du Burkina Faso.
Par Bernard BOUGOUM