Ceci est un message de la Coordination Nationale pour une Transition Réussie (CNTR), suite à son Assemblée Générale, à Bobo-Dioulasso le 27 février 2022. Elle estime que « la transition démocratique amorcée par le Mouvement Patriotique pour la Restauration et la Sauvegarde (MPSR) doit représenter un modèle de réussite politique ».
Camarades membres et sympathisants de la CNTR,
Distingués invités,
Mesdames et messieurs
Dans la ville culturelle et d’hospitalité légendaire de Sya et de Guimbi Ouattara nous nous retrouvons aujourd’hui,
A l’heure où notre chère patrie le Burkina Faso est à la croisée des chemins,
Commandés par un devoir patriotique de se mettre à ses chevets.
Distingués invités,
Mesdames et messieurs
L’avènement du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) est une conséquence naturelle et inévitable de la mal gouvernance tous azimuts du pouvoir du MPP qui a plus desservi l’intérieur supérieur de la nation plutôt que de le servir. Ainsi, le tâtonnement, le laxisme, la fébrilité dans la prise des actions et la couardise se sont tristement conjugués pour ériger le terreau macabre de l’hécatombe sur les différents théâtres des opérations et faire de notre territoire une loque territoriale avec un effectif de déplacés internes jamais enregistrés au pays. Des déplacés internes trainant la savate dont la condition constitue la trame tragique d’un drame humanitaire, scénario épouvantable.
Pourtant, depuis notre tour de contrôle citoyenne, nous n’avons eu de cesse de dénoncer la mal gouvernance du régime et de s’indigner face à la culture de l’échec dont le pouvoir avait finalement et tristement fait un allié. Mais au lieu de voir en nous une force de critique et un curseur pouvant l’aider à réajuster ses actions, le pouvoir a déployé des moyens juridico-politique et économique pour nous condamner aux bagnes du silence. Le pouvoir déchu avait réuni tout le ferment de sa chute. C’est pourquoi, ni l’avènement du MPSR, ni la ferveur légitimant qui l’a accueilli ne nous a point surpris.
Regroupés ainsi au sein de la Coordination Nationale pour une Transition Réussie (CNTR), nous voici aujourd’hui revêtus d’une mission de veille citoyenne pour que notre pays puisse traverser cette étape de son histoire sans écueils. En effet, la Coordination Nationale pour une Transition Réussie (CNTR) est un regroupement d’Organisations de la société civile (OSC) qui a pour but d’accompagner la Transition dirigée par le MPSR dans ses missions de gouvernance et de pacification du territoire nationale.
Distingués invités,
Mesdames et messieurs
Un mois après l’avènement du MPSR, nous notons sans euphorie mais avec grande lucidité l’accomplissement d’actions au plan de la gouvernance sécuritaire, économique et au plan juridico-politique.
Au plan de la gouvernance sécuritaire, disions-nous, nous notons la création d’un organe stratégique de coordination des opérations du théâtre national à savoir le Commandement des opérations du théâtre national (COTN) avec à sa tête le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni. Le changement du Chef d’état-major général des armées, et la promotion des jeunes officiers à la tête de l’armée de terre, l’armée de l’air, la gendarmerie et la brigade des sapeurs-pompiers ainsi que des renseignements participent aux efforts de réorganisation de nos Forces Armées nationales pour l’adapter aux exigences de la situation sur le terrain. Si des succès ont été enregistrés sur certains théâtres des opérations, il faut aujourd’hui déplorer que la ville de Djibo soit presque découpée du pays du fait d’une prise en otage de toute la ville où la horde de barbares dicte sa loi. C’est pour nous, l’occasion d’appeler vivement les nouvelles autorités à ne ménager aucun effort ni moyen pour libérer Djibo afin de permettre un retour des populations des agglomérations qui se sont entassés dans le centre-ville.
Au plan économique, le MPSR a pris des mesures pour ravitailler la ville de Titao en denrée alimentaire. Ce qui constitue certainement un soulagement pour la population dont c’est la véritable première mesure humanitaire à son endroit. La réduction du train de vie de l’Etat à travers, la rationalisation du parc automobile, et la rationalisation des ressources dans l’organisation des ateliers sont, entre autres, des mesures fortes que les nouvelles autorités ont prises pour rompre avec l’ordre économique ancien et donner un souffle à la trésorerie générale de l’Etat. Dans le même temps, le MPSR a entrepris la diminution du prix des hydrocarbures et le contrôle du prix des denrées alimentaires ainsi que l’annulation de leur exportation.
Aussi, au regard de l’inexploitation de plus de 1/3 des terres cultivables l’année pluvieuse précédente du fait du terrorisme et qui laisse planer le risque d’une grande famille, nous recommandons aux nouvelles autorités d’anticiper cette situation catastrophique qui se profile à l’horizon.
Sur le plan juridico-politique, on note l’adoption de l’acte fondamental du MPSR dont les dispositions s’imposent à celles de la Constitution. Tirant conséquence de l’institution de Paul Henri Damiba comme président par l’acte fondamental, le Conseil constitutionnel a consacré la dévolution du pouvoir d’Etat à celui-ci et a reçu subséquemment sa prestation de serment. La commission d’élaboration de la charte de la Transition a rendu son rapport dont les dispositions du contenues seront connues par les différentes forces vives de la Nation lors des assises nationales programmées demain lundi 28 février 2022. D’ores et déjà, et comme nous l’avons dit lors de notre Assemblée générale à Ouagadougou, nous voulons une transition de 24 mois. Une transition au cours laquelle nous exigeons la mise en place d’un gouvernement de transition largement acceptable dont la mission principale est la pacification du pays, le retour des personnes déplacées internes et l’organisation d’élections générales libres, transparentes et équitables. En tout état de cause, rien ne sera imposée au peuple. Tout doit se décider au cours de ses assises nationales. Faute de quoi, nous prenons nos responsabilités comme nous l’avons toujours fait. Une responsabilité assumée, du reste, reconnue par le Parlement Européen lors de sa session du 17 février 2022 encourage la CNTR, notre organisation, dans sa mission de veille. Nous prenons cette marque de considération avec humilité et nous interpelle sur notre devoir de mieux faire.
Distingués invités
Mesdames et messieurs
Au niveau de la gouvernance locale, nous déplorons le retour des vieux démons de la guerre des chiffonniers comme en 2014 en ce qui concerne la mise en place des délégations spéciales. A ce propos, nous appelons les nouvelles autorités à tout mettre en œuvre pour éviter une situation qui serait très préjudiciable pour la cohésion sociale tant nécessaire pour sauver l’essentiel : l’intérêt supérieur de la nation.
Au chapitre des dossiers de corruption pendant devant les juridictions, on attend de voir de manière tangible les effets des instructions du président Damiba.
Nous avons noté avec une plume d’or l’expression de l’attachement du MPSR à la recherche de la cohésion et à la valeur de justice. Ainsi, nous nous faisons le porte-voix de toutes ces victimes de l’insurrection populaire qui ont vu leurs résidences saccagées et leurs entreprises réduites en cendres. C’est pourquoi, il est nécessaire voire urgent de dédommager toutes personnes afin qu’elles retrouvent leurs sourires d’antan.
Mesdames et messieurs,
Distingués invités,
L’ouverture de cette nouvelle époque est aujourd’hui pour nous une occasion offerte à l’ensemble du peuple pour renouveler son histoire politique. La transition démocratique amorcée par le Mouvement Patriotique pour la Restauration et la Sauvegarde (MPSR) doit représenter un modèle de réussite politique et doit constituer un succès collectif qui illuminera notre histoire d’une nouvelle lumière. En tant qu’organisation démocratique, nous ne pouvons être en marge du processus et nous devons apporter non seulement notre soutien mais aussi notre contribution à ce processus de changement qui s’effectuera à travers une rupture politique, sociale, économique et sécuritaire.
Que Dieu bénisse le Burkina Faso.
Je vous remercie. Pour la coordination
Le Porte-parole Pascal ZAÏDA