Les premiers responsables de l’Agence burkinabè de l’électrification rurale (ABER), ont tenu ce jeudi 1 mars à Fada N’Gourma, une conférence de presse, dans le cadre du lancement des travaux d’électrification de 45 localités des provinces de Ziro et du Gourma prévu vendredi 2 mars a Matiacoali, pour montrer les ambitions de leur institution en termes << d’accélération de l’électrification des zones rurales >> du Burkina, conformément a la politique du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.
Le directeur général, Yacouba Camara, a annoncé face aux journalistes, l’électrification d’environ 500 localités d’ici à 2020. La création du Fonds de Développement de l’Electrification (FDE) le 19 février 2003 comme organisme de << facilitation et de financement de la politique d’électrification répond au besoin de l’amélioration des conditions de vie des populations et à l’avancée vers l’équité sociale et le développement de l’économie nationale (qui) dépendent étroitement de l’accès du plus grand nombre, singulièrement du monde rural, à l’énergie électrique >>, a rappelé le M. Camara.
Le FDE, transformé le 20 avril 2017 par une loi portant réglementation générale du secteur de l’énergie en Agence (ABER), sera un acteur << majeur de premier plan dans la mise en oeuvre de la politique d’électrification rurale agissant en maitresse d’ouvrage, d’oeuvre et de gestionnaire de systèmes électriques >>, a déclaré son premier responsable Yacouba Camara, notant que par ailleurs, son institution << assurera l’encadrement des acteurs de l’électrification rurale et sera délégataire de l’Autorité de Régulation du secteur de l’énergie (ARSE) dans le contrôle de proximité des activités d’électrification rurale >>.
Depuis son opérationnalisation en 2005, << le FDE a électrifié 250 localités au 31 décembre 2017 >>, selon M. Camara, estimant que ce résultat a été rendu possible grâce à la confiance que lui accordent l’Etat burkinabè et ses partenaires techniques et financiers (PTF) dans sa capacité de mise en oeuvre efficace des projets d’électrification rurale >>. Pour soulager les clients, l’ABER a mis en place une politique de branchements sociaux soutenue par des mesures d’accompagnement permettant de réaliser des branchements avec des coûts d’accès allant de << 6 000 a 30 000 Fcfa maximum pour la première année >>, a-t-il précisé.
En termes de perspectives et ce au titre de la contribution attendue de l’ABER dans l’atteinte des objectifs du Plan national de développement économique et social en 2020, il s’agit de << contribuer à améliorer le taux d’électrification nationale par l’électrification d’au moins 500 nouvelles localités >>, a annoncé son premier responsable. Pour la réussite de cette politique d’électrification, l’ABER dit prioriser << l’approche coopérative pour un idéal de solidarité, d’équité et de responsabilité dans la gestion >>.
Cependant elle fait face a quelques difficultés dû à un manque de transparence car, les clients après avoir eu leur compteur, ne veulent plus payer conformément aux normes de recouvrements. Pour gérer cette situation qui fait craindre des tensions sociales notamment à Sapouy dans le Ziro, le directeur de l’ABER a annoncé des << compteurs prépayés >> en vue de résoudre le problème.
Les conditions d’éligibilité aux projets d’électrification dans une localité sont entre autres : << la taille de la population, le potentiel économique de la localité, la présence de services administratifs et sociaux, et d’infrastructures économiques de base, la proximité à la ligne électrique ou à une centrale de production, les habitats, l’accessibilité de la localité, la possibilité de raccordement électrique des localités voisines à la localité et la position limitrophe avec un pays voisin >>.
La première phase d’électrification qui a concerné 250 localités a été évaluée à environ 35 milliards Fcfa et la seconde phase lancée à Matiacoali est estimée à peu près 50 milliards Fcfa, selon Yacouba Camara qui note que l’Etat qui a supporté les 30%, a bénéficié dans cette phase d’une subvention de l’Union européenne (UE) à hauteur de 70%.
Par Mathias BAZIE