L’Alliance police nationale, créée le 13 octobre 2018, a été présentée ce mardi 30 octobre 2018 à la presse, à Ouagadougou. Ses dirigeants, tous des assistants de police, disent ne plus faire confiance à aucun des autres syndicats dont ils étaient membres, pour la défense de leurs intérêts matériels et moraux. Ce nouveau bureau, dirigé par Yitouro Somé et composé de 11 membres, compte, les jours à venir, s’atteler à l’installation de ses délégués régionaux et points focaux dans les différents services.
Pour justifier la création de cette structure qui complète à trois, le nombre de syndicats du seul corps paramilitaire de la police, les dirigeants de l’APN évoquent, entre autres raisons, «le climat délétère sur le plan national, l’insécurité que vivent les policiers dans l’exercice de leur mission, le manque criard de matériel, l’immixtion de l’administration dans la gestion de l’UNAPOL et la gestion chaotique des frais de missions des policiers».
Pour l’APN, sa création sonne comme une invite aux gouvernants à prendre à bras le corps, leurs préoccupations, notamment l’adoption des décrets d’application dont celle des sept sur un total de 22 déjà ficelés.
L’alliance a lancé un «vibrant appel à tous les policiers à l’union sacrée et les a invité à rester sereins et sur leur garde, car la lutte ne fait que commencer».
Selon son secrétaire général Yitouro Somé, l’APN est le syndicat de la base. Pour lui c’est parce que les policiers n’avaient plus de répondant qu’ils se sont vu obligés de créer ce énième syndicat au sein de leur corps. A en croire M. Somé, le fait qu’il y ait plusieurs syndicats à la police nationale «n’est pas une mauvaise chose. Au contraire cela renforcera la lutte» des policiers et obligera les syndicats «fantoches» à disparaître d’eux-mêmes.
Par Bernard BOUGOUM