L’Union citoyenne pour le développement (UCID) a tenu son premier Conseil national autour du thème: « Le retour aux valeurs morales et éthiques comme voie de reconquête de la paix au Burkina Faso », ce samedi 24 juin 2023 à Ouagadougou. A travers ce centre d’intérêt, l’UCID veut appeler les Burkinabè à retourner vers les valeurs ancestrales, morales et éthiques pour la résolution de leurs préoccupations, notamment, la cohésion sociale et la réconciliation nationale.
L’Union citoyenne pour le développement (UCID) a organisé son premier Conseil national au cours d’une journée meublée de plusieurs actes, notamment, des activités de réflexion profonde autour des valeurs morales, socioculturels et sociologiques. Et pour la cause, la ministre en charge de la Réconciliation nationale, Nandy Somé/Diallo, a été désignée marraine de l’activité.
Le président de l’UCID, le doctorant en Science de langage à l’université du Pr Joseph Ki-Zerbo, Sy Daniel Traoré, a indiqué qu’à l’issue de la communication sur le thème central, les membres de l’association vont observer un temps de réflexion interne sur le document de base pour affiner leur pensée afin que tous les militants soient au fait de son contenu. Par la suite en plénière, ils adopteront des motions qui seront déclarées au nom du bureau exécutif national. Cela fera office de leur analyse sur la situation nationale et de leur prise de position.
Le choix du thème central se justifie par le fait que le pays a « essayé toutes les solutions, faire beaucoup d’expérimentations dont les drones, les bombes, les réformes structurelles, etc ». « On est passé par plusieurs alternatives mais on ne s’est pas beaucoup penché sur les questions éthiques et morales pour l’impact de la perte de ces valeurs-là sur la situation actuelle du pays. Le Burkinabè, son degré de patriotisme, d’éthique, de moral aujourd’hui ou son degré de la pratique de la vertu de nos jours est à quel niveau? », a laissé entendre M. Traoré.
C’est pour répondre à toutes ces interrogations que l’UCID a porté son choix sur le présent thème car « les valeurs morales et éthiques s’effritent. Nos cultures, elles meurent », a souligné le professeur de l’enseignement secondaire, regrettant que les populations burkinabè et africaine en général, « fasse toutes sortes de nihilisme sur (leurs) valeurs culturelles ».
Pour l’animateur de la conférence publique qui a assuré la communication, l’écrivain et leader d’opinion, Adama Siguiré, après avoir évoqué le contexte sécuritaire, pense que « le mal » qui tenaille le Burkina Faso est « externe et interne ».
« En soixante années d’indépendance, nous ne retenons que la corruption, l’exploitation, la domination, le vol comme les grandes vertus de nos dirigeants. C’est donc les germes de la révolte et de la frustration qui ont été semés dans les commissariats, dans les gendarmeries, dans les palais de justice, dans l’administration publique par des dirigeants et des fonctionnaires insouciants, inconséquent et égoïstes », a regretté M. Siguiré, estimant qu’il est plus que temps de revenir sur les valeurs morales et éthiques.
Par Bernard BOUGOUM