Le Cadre d’Expression Démocratique (CED) a souhaité mercredi 12 juillet, la suppression de la Haute Cour de Justice, devant juger l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré, accusé de « complicité d’homicides volontaires » et « complicité de coups et blessures volontaires » après la répression des manifestations des 30 et 31 octobre 2014, face à la presse à Ouagadougou.
Selon Pascal Zaïda, le coordonnateur national du CED, il faut « reverser tous les dossiers » qui se trouvent à la Haute Cour de Justice et au Tribunal militaire, qui doit juger l’ex-ministre des Affaires étrangères Djibrill Bassolé et le général Gilbert Diendéré dans l’affaire du putsch du 16 septembre 2015, à la justice et « supprimer purement et simplement (ces) juridictions d’exception » qui « n’honorent pas le pays ».
« Dans un régime d’Etat de droit (…) il n’y a pas de place possible pour les juridictions d’exception », a laissé entendre M. Zaïda pour qui « aux yeux du monde entier, le Burkina sous la gouvernance (de Roch Kaboré) ne respecte pas les accords et conventions internationaux qu’il a ratifiés en matière de droits de l’homme et du droit universel ».
Prenant en exemple le cas de Djibrill Bassolé, dont le groupe de travail de l’Organisation des Nations unies (ONU) a demandé sa libération, le coordonnateur national du CED soutient que ce qui est mis « en cause (…) c’est l’existence même du Tribunal militaire, son indépendance et sa crédibilité ».
« Assurément, le Tribunal militaire ne fera pas honneur à l’image de la justice de notre pays qui risque de se faire marginaliser sur la scène internationale », a confié Pascal Zaïda.
Pour M. Zaïda, même si le Burkina « tente de relire les textes de la justice militaire et de la Haute Cour de Justice, le mal est déjà fait (car) les procédures judiciaires initiées par ces juridictions d’exception ont gravement violé les droits humains en particulier, le droit à un procès équitable de nombreuses personnalités civiles ou militaires ».
« Au point où nous en sommes, les jugements rendus par ces juridictions d’exception vont révolter les Burkinabè et semer la discorde dans notre société qui peine déjà à se réconcilier », a-t-il prévenu, soutenant que « ces jugements n’auront aucune valeur au regard du droit international ».
Daouda ZONGO