De milliers de fidèles musulmans, sous la houlette du Cercle d’étude de recherche et de formation islamique (CERFI), ont prié le samedi 9 juillet 2022 pour une fois de plus implorer Allah pour un retour de la paix au Burkina Faso, un pays du Sahel subissant les tueries ignobles de groupes armés terroristes, a constaté un journaliste de Wakat Séra à l’Université Joseph Ki-Zerbo sur le terrain Dabo Boukaré.
«Chers frères et sœurs, nous prions pour la résolution et la fin de la crise sécuritaire. Nous prions pour le retour des exilés et la réconciliation nationale. Nous prions pour le désarmement des cœurs. Nous prions Dieu afin qu’il inspire la sagesse et la crainte aux Burkinabè. Qu’il inspire la justice et la rectitude à nos gouvernants ! Qu’ils inspirent la pitié à nos riches », a lancé l’imam Halidou Ilboudo qui a dirigé la prière de la Tabaski.
L’imam Ilboudo a indiqué que les musulmans du Burkina célèbrent cette fête de Tabaski au moment où le pays « traverse une profonde crise sur le plan sécuritaire, une crise jamais vécue de son histoire et laquelle menace même jusqu’à l’existence de notre Nation».
Cette situation, a regretté l’imam, « en plus de la cruauté extrême qui l’accompagne a pour corollaire une crise humanitaire qui se complexifie chaque jour par son ampleur et son intensité. Elle a aussi mis à nu les vulnérabilités et les déchirures profondes qui caractérisent notre société ». « Nous sommes devant une responsabilité historique où nous devrons conjuguer toutes nos intelligences et nos efforts pour ne pas sombrer », a appelé l’imam du CERFI, priant pour que Dieu protège les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les Volontaires pour la défense et la patrie (VDP), de même que les populations civiles.
En tant que musulmans, a poursuivi l’imam Halidou Ilboudo, «nous portons une lourde responsabilité, celle de savoir vivre ensemble avec les autres ». « Dans un pays majoritairement musulman, le vivre-ensemble et la cohésion sociale dépendent de nous. Alors il faut plus de tolérance et de respect envers les autres. On ne cessera de le rappeler un croyant est un bon citoyen », a-t-il exhorté.
Il a également signifié que la Tabaski est une fête de partage. «Nous avons dans nos villes et villages des frères et des sœurs qui ont été obligés de fuir leur demeure pour échapper à une mort certaine », a rappelé l’imam qui a invité les musulmans à faire un tour dans les sites d’accueil pour se solidariser de la situation que vivent les Personnes Déplacés Internes appelées communément PDI.
Le CERFI s’est réjoui de la reprise effective du Hadj après deux ans de difficultés dues à la pandémie de la Covid-19. « Il a été encore constaté cette année des dysfonctionnements dans l’organisation du hadj. Ces dysfonctionnements vont de la non maîtrise de la plateforme du Tawid à la gestion des visas électroniques en passant par les protocoles liés à la Covid-19 ont occasionné des préjudices à beaucoup de candidats et perturbé le voyage de certains », a révélé imam Ilboudo avant de souhaiter «une bonne période de recueillement » à tous les pèlerins burkinabè à qui il a mandaté de faire « des invocations pour le pays qui traverse des moments difficiles».
Par Bernard BOUGOUM