Le Conseil d’Information et de Suivi des Actions du Gouvernement (CISAG) a interpellé le vendredi 2 décembre 2022 les autorités de la Transition sur les «postures diplomatiques maximalistes » dont le Burkina Faso « n’aura pas les moyens d’assurer le service-après-vente », lors d’une conférence de presse à Ouagadougou.
Le Conseil d’Information et de Suivi des Actions du Gouvernement (CISAG) s’est entretenu avec les femmes et hommes de médias ce vendredi sur la situation nationale. Les conférenciers ont donné clairement leur position sur la question de la coopération qui alimente régulièrement les débats depuis l’avènement du Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR II).
Pour les membres de cette Organisation de la société civile (OSC), il est opportun de rappeler que l’Etat a ses règles de fonctionnement. « La rue n’a donc pas vocation à gouverner. Certes les populations ont leur mot à dire, car c’est en leur nom que les politiques publiques sont menées. Veillons toutefois à ne pas mettre en péril nos acquis démocratiques », a déclaré le président du CISAG, Issiaka Ouédraogo.
Le CISAG dit vouloir attirer l’attention de l’opinion sur les dits et les non-dits dans la conduite de la politique extérieure du Burkina Faso actuellement, ainsi que sur le choix des partenaires du pays des « Hommes intègres ».
Les conférenciers en appellent donc aux autorités actuelles: « Il ne faudrait surtout pas jeter le bébé avec l’eau du bain à travers des postures diplomatiques maximalistes dont nous n’aurons pas les moyens d’assurer le service-après-vente. Sachons raison garder, car le Burkina Faso qui est membre fondateur de l’Union Africaine et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a besoin des autres pays frères du continent et réciproquement ».
« Compter sur ses propres forces ne doit en aucun cas signifier qu’il faille vivre en autarcie. Par conséquent, tout en mettant en avant nos propres efforts en matière de sécurité et de développement, nous ne devons pas nous priver des opportunités d’échanges et de promotion qui s’offrent à nous », a laissé entendre M. Ouédraogo.
Les conférenciers se sont également prononcés sur le financement que les autorités ont sollicité avec la France pour la lutte contre le terrorisme. Pour le CISAG, « il y a une contradiction dans la démarche du Premier ministre qui accuse la France de jouer un jeu trouble dans la lutte contre le terrorisme au Burkina mais lui demande en même temps de l’aider avec des financements » pour soutenir la politique du pays dans la lutte contre l’hydre terrorisme.
Le chef du Gouvernement de la Transition « devait demander d’abord à la France de revoir tous ses accords car la population n’a plus confiance en elle. Cette demande permet à la France de s’ingérer dans nos affaires internes. On n’avait rien à demander à la France que de jouer son rôle en étant simplement franc », selon le président du CISAG, pour qui, c’est sur le plan matériel que la France doit venir en aide au Burkina Faso. « Aujourd’hui, nous avons besoin de matériel pour combattre le terrorisme. Le président Ibrahim Traoré même à son arrivée au pouvoir l’a relevé », a-t-il soutenu, reprochant à la France « son manque d’intérêt, son refus à nous appuyer de manière sincère » dans la lutte contre le terrorisme.
En rappel, le Premier ministre burkinabè, Me Apollinaire Kyélem de Tambèla lors d’une rencontre avec son Excellence Luc Hallade avait demandé que la France soutienne le Burkina surtout en prenant en charge les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Cette demande qui avait offusqué certains Burkinabè continuent d’être au cœur des débats des populations actuellement.
Par Bernard BOUGOUM