Les responsables de l’Alliance Police nationale (APN) ont accusé le mardi 20 août 2019, le directeur général du corps paramilitaire, de travailler à «étouffer» leur structure syndicale. Face aux journalistes à Ouagadougou, les conférenciers ont dénoncé « une séries de blâmes, d’affectations et de réaffectations » qui seraient entreprises par le patron de la Police, Jean-Bosco Kiénou.
« C’est avec consternation que l’Alliance Police nationale (APN) constate que malgré les différentes décisions rendues par la justice burkinabè, le directeur général de la Police nationale continue de les défier et s’entête à vouloir étouffer le syndicat », a dit le secrétaire général de la structure syndicale, Yitouro Somé, ajoutant qu’après la bataille de l’APN pour sa reconnaissance légale devant le Conseil d’Etat, le contrôleur général de police, Jean-Bosco Kiénou « n’a pas abdiqué. Il a entrepris une séries de blâmes, d’affectations et de réaffectations des membres du bureau national, des représentants régionaux et points focaux », a dénoncé M. Somé.
Malgré toutes les décisions de suspension du Tribunal Administratif, « tous les membres de l’APN concernés par ces affectations, sanctions et remplissant les conditions ont vu leur candidature refusée pour le concours professionnel de recrutement des Officiers de Police, session de 2019 », a en croire le secrétaire général de la structure qui revendique d’être le porte-parole de la « base » du corps paramilitaire, c’est-à-dire les assistants, les plus nombreux de la Police. Les conférenciers accusent aussi le patron de la Police, qui, « à travers un faux rapport adressé au directeur de la Solde, a fait suspendre le mandatement de salaire de 14 de (leurs) militants dont cinq sont membres du bureau national ».
Par ailleurs, les conférenciers disent avoir appris que sur proposition du directeur général de la Police, « un conseil de discipline a été mis en place le 26 juin 2019 et pourrait se réunir pour d’éventuelles sanctions plus sévères et arbitraires », rappelant qu’ils avaient adressé le 7 août dernier au Premier ministre, Joseph Marie Christophe Dabiré, « une lettre ouverte dans laquelle elle l’interpellait en tant que premier responsable de la Police nationale sur son silence face aux brimades que subit le syndicat de la part de la hiérarchie policière ».
Cette conférence de presse se tenant au lendemain d’une attaque terroriste à Koutougou dans la partie Nord du pays contre un détachement militaire ayant fait au moins deux dizaines de morts, et cinq jours après une autre attaque ayant fait trois tués parmi les policiers, les dirigeants de l’APN, ont profité de l’occasion pour rappeler la nécessité « de doter conséquemment les Forces de défense et de sécurité (FDS) en général et les forces de police en particulier, de développer une synergie d’actions entre les différentes force sur le terrain, de prendre en compte les préoccupations des agents sur le terrain et de développer la cohésion et la bonne gouvernance au sein des FDS, particulièrement au sein de la police ».
Ils ont aussi rappelé que 136 personnes qui sont leurs collègues « ont été injustement radiés de la police pour avoir osé dénoncer certaines pratiques qui avaient et ont toujours cours au sein de la police ». C’est pourquoi ils ont estimé que tout laisse croire que c’est le même sort que les premiers responsables de la Police « veulent (leur) réserver, à (eux) qui (se) battent pour une meilleure gouvernance au sein de la police ».
Par Bernard BOUGOUM