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Burkina: «Le Gulmu est debout» et veut marcher

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Ces derniers temps, à travers les réseaux sociaux l’on assiste à des mouvements d’humeurs à travers des écrits et des vidéos qui mettent à nu le calvaire et l’état désastreux de la Route Nationale N°4, cette voie qui traverse la région de l’Est et s’ouvre à l’international sur des frontières voisines telles que le Bénin, le Niger et le Togo. Les populations de cette région qui subissent le calvaire au quotidien en empruntant cette voie, selon elles, en ont marre des promesses de réhabilitation répétitives non tenues. Au regard de cela, qu’elles qualifient de non considération, des populations de cette partie du Burkina projettent mener une marche historique le 24 avril prochain pour exprimer leur ras-le-bol conformément à leur plateforme revendicative, livrée le 17 avril passé, lors d’une conférence de presse à Fada au Siège du Mouvement Burkinabè des Droits des Hommes et des Peuples (MBDHP). La plateforme est axée sur la sécurité, le désenclavement de la région, le projet du phosphate de Kotchari dans la province de la Tapoa, la réhabilitation du CHR de Fada et la construction d’un autre promis.

Le mouvement qui a initié cette marche est dénommé « U Gulmu Fi », qui signifie en langue gulmance « le Gulmu est débout ». La plateforme revendicative livrée ce jour-là face à la presse est composée comme suit :

–         Au plan sécuritaire, le mouvement souhaite « la garantie effective de la sécurité des biens et des personnes dans la région ; la prise en charge adéquate des personnes déplacées internes (alimentation, logement, santé, et éducation). »

–         Pour le projet phosphate, le mouvement veut « la mise en place d’un complexe d’usines d’extraction et de transformation du phosphate dans la province de la Tapoa ».

–         Pour le Centre Hospitalier Universitaire, le mouvement entend voir « le démarrage effectif de la construction du nouveau centre de santé promis ; la réhabilitation du CHR actuel ; la dotation du CHR en groupe électrogène performant ; la dotation du CHR en matériels médicotechniques, (…) ».

–         Pour le désenclavement de la région, le mouvement veut « la suspension du recouvrement des taxes routières sur les routes défectueuses jusqu’à leur réhabilitation, l’achèvement diligent des travaux de réhabilitation en cours sur la RN18 section Bogandé-Fada, et la RN19 section Kantchari-Diapaga, le démarrage réel des travaux sur la RN4 dans ses trois sections Gounghin-Fada, Fada-Kantchari, Kantchari-frontière du Niger et sur la RN19 dans sa section Diapaga-Tansarga-Frontière du Bénin (…) »

Pendant que la mobilisation continue aux côtés des populations de l’Est, le ministère chargé des Infrastructures réitère son engagement quant au démarrage effectif des travaux de la réhabilitation de la fameuse voie RN4 qui fait couler beaucoup d’encre et de salive  et des autres voies de ladite région. Le 15 avril dernier, le ministre Éric Bougouma était dans la région de l’Est où il a discuté avec les différentes structures organisées autour des différents axes routiers.

Il faut noter qu’il y a de cela près de deux ans que cette région vit dans le couvre-feu pour des raisons de sécurité. Elle est en plus l’une des régions au Burkina Faso, fortement désenclavée et en proie aux attaques terroristes qui ont entraîné des pertes en vies humaines et des déplacés internes. Selon la population résidente, il y a une quasi absence des infrastructures sociales de bases, pourtant la 3e région la plus peuplée au Burkina avec une population d’environ deux millions d’habitants selon le 5e RGPH de l’Institut national de la Statistique et de la Démographie (INSD).  La région abrite, en son sein, des nombreux sites touristiques, et des potentialités minières et énergétiques comme le barrage de la Kompienga dont les retombées, selon les populations, leur profitent moins, etc.

Oumpounini MANDOBIGA (stagiaire)