Le Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) Section Kadiogo, dans un communiqué sur les tirs des militaires de la Base aérienne 511 qui ont causé la mort d’une dame et de sa fille, condamne les «graves atteintes répétées à la vie humaine».
COMMUNIQUE DE PRESSE
La Section MBDHP du Kadiogo a appris, avec une profonde tristesse, le décès de Mesdames DIENI/DOMODO Mama Aissata Joséphine et NIKIEMA/DIENI Minata Cécile, dans la soirée du 21 juin 2022, à Ouagadougou, aux encablures de la Base Aérienne 511, alors qu’elles circulaient, à bord d’un véhicule.
Ces pertes en vies humaines ont été causées par des tirs de la sentinelle de l’établissement militaire, sous prétexte que les victimes se trouvaient dans le périmètre de sécurité et n’ont pas obtempéré aux tirs de sommation. Ces tirs ont également occasionné des blessures à un autre occupant du véhicule.
En ces circonstances particulièrement douloureuses, la Section présente ses condoléances les plus attristées aux familles éplorées et souhaite un prompt rétablissement au survivant de la tragédie.
Ce drame survient, après d’autres encore vivaces dans les mémoires, et restés jusque-là non encore élucidés. En effet, le 06 juin et le 21 novembre 2020, Lionel Roméo Condowè KABOUI et Cole Jerry LAMONT, respectivement responsable de société et citoyen américain, ont perdu la vie à Ouagadougou, respectivement aux abords de Palace Hôtel et devant le Camp militaire Général Baba SY, des suites de tirs d’éléments de forces de défense et de sécurité en service en ces lieux.
La récurrence de tels faits tragiques traduit malheureusement un grave mépris de la dignité inhérente à la personne humaine et des garanties et protection reconnues à toute personne suspectée de violation de la légalité.
Au regard de ce qui précède, la Section MBDHP du Kadiogo:
✓ réitère ses condoléances les plus attristées aux familles éplorées et ses souhaits de prompt rétablissement au blessé ;
✓ condamne fermement ces graves atteintes répétées à la vie humaine ;
✓ appelle les éléments des forces de défense et de sécurité à une meilleure protection des personnes dans l’exercice de leurs fonctions ;
✓ interpelle les hiérarchies des forces de défense et de sécurité quant à leur responsabilité sur l’usage abusif de la force par leurs subordonnés, dans l’exercice de leurs fonctions ;
✓ invite les autorités judiciaires à œuvrer diligemment à la manifestation de la lumière et de la justice sur ces morts dramatiques et à mettre fin à l’impunité dont bénéficient les auteurs de ces faits tragiques.
Ouagadougou, le 24 juin 2022
Le Bureau de la Section