Ceci est une déclaration du Mouvement du 3 juillet appelant à la libération de leaders d’Organisations de la société civile « interpellés » suite à la manifestation du 24 novembre dernier.
Le Burkina Faso connait depuis maintenant six ans de multiples attaques terroristes qui engendrent de milliers de morts, de millions de déplacés internes et des milliers d’élèves contraints d’abandonner les classes, des communes entières vidées de leurs populations et de leur administration. Ce disant, ces derniers temps ont beaucoup été marqués par des attaques très accentuées dont la plus illustrative est celle d’Inata qui a vu le massacre de de 54 gendarmes et quatre civils. Ces drames interviennent à une période où l’opposition politique burkinabè a lancé un ultimatum d’un mois au pouvoir en place de prendre des mesures urgentes et concrètes pour faire taire les armes faute de quoi elle demandera la démission du président du Faso. Cette situation malheureuse que notre pays a subie constitue une énième attaque vue comme la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. C’est pourquoi des organisations de la société civile sont montées au créneau pour annoncer à travers tout le pays des marches, des manifestations contre une certaine léthargie et un certain manque de volonté de la part des gouvernants de lutter efficacement contre l’hydre terroriste.
Parmi ces organisations de la société civile figurent le mouvement «SAUVONS LE FASO», de Mamadou Drabo et le mouvement populaire «SAUVONS LE BURKINA FASO» de Marcel Tankoano, Hervé Ouattara et Pascal Zaida qui ont lancé un appel à la mobilisation générale en vue de demander la démission du président du Faso le samedi 27 novembre 2021. Cette manifestation s’est vue refuser par le maire de la commune de Ouagadougou avec réquisition des forces de l’ordre dans l’optique d’empêcher tout regroupement. Pourtant les organisateurs arguent avoir été empêchés de déposer leur demande toute chose qui du reste a été constatée par un huissier de justice. Ce refus de réceptionner et prendre acte de la demande soumise a eu pour conséquences des affrontements entre force de l’ordre et manifestants engendrant des blessés, la destruction de biens publics et privés.
En outre, c’est contre toute attente que l’on remarquera la présence des groupes d’auto-défense Koglewéogo dans la manifestation en vue de réprimer les manifestants. Cela est inconcevable et antinomique dans un Etat de droit. Ceci pourrait créer à l’avenir un véritable assaut contre ces milices et peut avoir des conséquences insurmontables.
Enfin, on assiste à un assaut contre des initiateurs de la manifestation pour organisation illicite, d’atteinte à la sureté de l’Etat, de destruction de biens publics et privés. Toute chose qui met à mal le principe de la liberté de manifestation, la démocratie et cloue au pilori le vivre ensemble déjà mis à rude épreuve.
Eu égard à ces manquements graves à la démocratie et à l’Etat de droit, le mouvement populaire du 03 juillet(MP3) condamne ces arrestations arbitraires et exige la libération immédiate des responsables de la société civile mis aux arrêts dont le seul tord est d’avoir voulu contribuer à l’expression de la démocratie au Burkina Faso par l’exercice d’un droit fondamental. Il ordonne ainsi l’arrêt immédiat des poursuites à l’encontre des initiateurs de la manifestation faute de quoi le gouvernement sera tenu pour responsable des conséquences qui adviendront quant à la vie des camarades arrêtés et poursuivis.
D’ores et déjà le mouvement populaire du 03 juillet(MP3) appelle ses militants et sympathisants à se tenir prêts et mobilisés et attendre tout mot d’ordre pouvant être lancé les jours à venir si toutefois dans un bref délai rien de concret n’est fait allant dans le sens de la libération des camarades arrêtés et poursuivis.
Ouagadougou, le 01 décembre 2021
Associations prenantes : CED, M21, MPB, ANC, AJD, MPRBC, CPPU, CAIJ_BG, MJDD, JEK, MOEPP, MVIJ, CPAK, AFLG, ASDD, MP, GMPR, MAJPU, JAE/BF, MCR, MCRN, MADEB