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Burkina: le mouvement syndical appelle ses militants à « l’unité pour sauvegarder les acquis démocratiques »

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Le porte-parole du mouvement syndical burkinabè, Bassolma Bazié, a appelé ce mardi 17 novembre 2020, lors d’un meeting à Ouagadougou, les militants de leur regroupement d’au moins cinquante organisations, à « l’unité » en cette période de campagne électorale qui peut déboucher sur des « choses inattendues », pour « sauvegarder les acquis démocratiques ».

La Coalition syndicale composée d’une cinquantaine de syndicats en lutte contre la baisse du pouvoir d’achat et pour les libertés, a tenu ce mardi 17 novembre 2020, sa première rencontre nationale dans la capitale burkinabè. A l’issue de cette rencontre qui a enregistré la participation de plusieurs dizaines de délégués venus des 13 régions du pays, la coalition a animé un meeting pour restituer les conclusions des travaux.

Avant de rentrer dans le vif du sujet,  le porte-parole de la Coalition, Bassolma Bazié, appelé le « général » pour son leadership, a demandé à l’assistance d’observer une minute de silence en hommage aux 14 militaires tués il y a cinq jours dans le Nord du Burkina, et de leurs camarades qui sont décédés.

M. Bazié se veut sans équivoque à propos des conclusions de la rencontre. « Les positions qui sont prises par le mouvement syndical sont des positions historiques. Ce ne sont pas des positions d’émotions (ni) instantanées », a-t-il déclaré face à la presse. Pour lui, l’appel à l’unité des syndicats est salué car « une élection où il y a des confrontations, cela peut déboucher sur des choses inattendues ». Et, pour le secrétaire général de la Confédération générale du Travail du Burkina (CGT-B), « quelqu’en soit le virage que (l’élection) prendra, ce qui (…) préoccupe aujourd’hui, c’est la stabilité du pays, la sauvegarde des acquis démoratiques à travers l’unité des travailleurs ».

Au regard de son diagnostic qui a été fait « sans complaisance », la coalition appelle ses militants et l’ensemble des travailleurs du « parapublic, du privé, et du public à renforcer la mobilisation et l’unité d’action à la base dans tous les secteurs d’activités en se départissant de tout acte de sectarisme, contribuer à la création et au renforcement des cadres unitaires gage d’une meilleure prise en charge des préoccupations (du) peuple et partant des travailleurs, développer une solidaire agissante entre les structures et les militants des différentes organisations de travailleurs et des populations ».

« La campagne électorale en cours se déroule dans une débauche de moyens financiers et matériels insultants qui tranche avec les souffrances et la misère des populations », a relevé Bassolma Bazié, notant que les préoccupations du peuple, « quand elles ne sont pas ignorées dans les discours politiques, donnent lieu à des promesses aussi démagogiques les unes que les autres, les populations elles-mêmes étant traitées comme du bétail électoral ».

En clair, pour le mouvement syndical, l’organisation des élections ne saurait constituer la « panacée aux graves problèmes qui se posent dans un pays sous domination néocoloniale comme » le Burkina. Le regroupement cite en exemple des différentes élections antérieures au Burkina et les événements récents au Mali et en Côte d’Ivoire pays voisins qui « l’enseignent ». Vu les enjeux politiques actuels, les travailleurs doivent « se convaincre qu’ils ne peuvent rien attendre de ces élections », a martelé leur porte-parole.

Les participants à cette rencontre ont aussi examiné le plan économique, en lien avec la vie chère qui « s’aggrave du fait du faible pouvoir d’achat des masses laborieuses ». Selon la conviction du regroupement de la cinquantaine de syndicats, « la multiplication des taxes à savoir la TVA, la taxe sur les véhicules à moteur, l’Impôt unique sur les traitements et salaires (…) lamine le pouvoir d’achat des populations, toutes couches sociales confondues ».

Les délégués venus de toutes les 13 régions, jugent « pire » le fait que le gouvernement « s’illustre dans une répression aveugle à travers des licenciements abusifs, des suspensions de salaires (au moins 739 agents publics, selon les chiffres de la Coalition), des coupures de salaires abusives et sauvages et les affections arbitraires », entre autres.

Par Bernard BOUGOUM