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Burkina: le nouveau Premier ministre jugé par des Burkinabè

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Le Premier ministre Christophe Dabiré

A la suite de la démission, le 18 janvier 2019, de Paul Kaba Thiéba et de son gouvernement, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a nommé comme premier ministre, le lundi 21 janvier 2019, Christophe Joseph Dabiré, cadre de l’Administration publique admis à la retraite en 2017. Ayant occupé de hautes fonctions dont deux fois ministres sous le régime de l’ex-chef de l’Etat, Blaise Compaoré, le nouveau chef de l’exécutif prend, à 71 ans, les commandes de la gouvernance après son prédécesseur qui a fait trois ans au poste. Les Ouagavillois auxquels une équipe de Wakat Séra a tendu ses micros, livrent leurs attentes. La sécurité devrait  être la priorité du tout nouveau Premier ministre qui attend de former son gouvernement, selon ces derniers.

Anassa Bamouni, responsable d’une entreprise de nettoyage de bureau

Anassa Bamouni, responsable d’une entreprise de nettoyage de bureau: «Suite à la nomination du nouveau Premier ministre, on demande qu’il mette l’accent sur la sécurité, ensuite l’emploi des jeunes car il y a trop de jeunes qualifiés qui sont au chômage. S’il pouvait vraiment travailler à ce que les jeunes puissent avoir quelque chose à faire, cela fera du bien au pays. Moi par exemple, après une dizaine d’années de qualification en tant que nettoyeur de bureau au Sénégal, je suis rentré mais je n’ai pas de marchés malgré le fait que je maîtrise le travail. Il faut que ceux qui sont en haut ne mangent pas laisser ceux qui sont en bas. Donc qu’on mette aussi l’accent sur la vie chère car nos mamans n’arrivent plus à tenir le coup. Je ne connais pas personnellement le nouveau Premier ministre mais je pense que s’il veut travailler bien pour le pays, il peut faire de son mieux pour aider les populations».

Victor Béniwendé Kaboré, commerçant

Victor Béniwendé Kaboré, commerçant:

«Moi je souhaite que les autorités s’entendent et que le pays soit en paix pour que chacun puisse faire son travail et prendre en charge sa famille. Si les gens arrivent à travailler dans la quiétude, sauf les fainéants ne s’en sortiront pas. Mais s’il n’y a pas la paix rien ne peut marcher. Je ne peux pas dire que le nouveau chef de l’exécutif s’en sortira ou pas, mais je pense qu’avec nos prières, Dieu y mettra sa main pour que ça aille bien. Je ne peux pas trop me prononcer sur les priorités de ce gouvernement parce que je ne suis pas un observateur avisé de l’actualité nationale, mais je pense que si les autorités parlent le même langage, le pays ira mieux».

Mariam, étudiante en gestion des hôpitaux

Mariam Pitroipa, étudiante en gestion des hôpitaux:

«On attend de lui surtout qu’il mette l’accent sur la sécurité car je ne pense pas que dans un pays où il n’y a pas la paix, on peut parler développement ou évolution. Actuellement, la population vit dans la peur. Il faut que le nouveau gouvernement revoie le système Licence Master Doctorat (LMD) parce beaucoup de mesures n’ont pas été prises et conséquences, il y a trop de problèmes quant à son application. Les étudiants ont besoin de beaucoup d’accompagnement pour ce système».

Yacouba Ouédraogo, agriculteur

Yacouba Ouédraogo, agriculteur:

«En ce qui concerne la nomination du nouveau Premier ministre, j’exhorte les Burkinabè à accepter travailler ensemble dans l’union. Nous ne pourrons jamais nous en sortir si nous sommes divisés. Je pense qu’en premier lieu, il doit mettre l’accent sur l’amélioration de la qualité des services sanitaires notamment dans les centres publics de santé. En deuxième lieu, qu’il mette l’accent sur l’éducation et en troisième position, la sécurité alimentaire. C’est vrai que les gens voient d’abord les attaques qui endeuillent le pays, mais le nombre de morts dû à la négligence et aux manques de soins de qualités dans les hôpitaux sont pour moi la première chose à régler d’urgence. Quand nous nous rendons souvent dans les hôpitaux, nous nous demandons souvent si c’est l’Etat qui gère les médicaments ou bien si ce sont des commerçants qui vendent les produits aux patients. Sinon moi je ne connais personnellement pas le nouveau chef du gouvernement mais lui souhaite bonne chance»

Noël Olé Kam, commerçant

Noël Olé Kam, commerçant:

«Que le président du Faso laisse le nouveau Premier ministre travailler ! Qu’on ne lui impose pas des éléments. Si le nouveau chef du gouvernement a la main libre pour choisir ses hommes de compétences, je pense qu’il peut redresser la pente. Actuellement tout le monde est unanime que le pays connait des problèmes sécuritaires. Donc je pense que c’est ce problème qu’il devra résoudre en premier lieu avant de s’attaquer aux autres. Et je pense que si le problème sécuritaire est réglé, les autres naturellement trouveront solutions».

Rosalie Malo, vendeuse de Kiosque

Rosalie Malo, vendeuse de Kiosque:

«La nomination de M. Dabiré est bonne selon moi. Comme il est un peu âgé (71 ans) et a plus d’expérience, je pense qu’il va faire de son mieux pour le pays pour que les Burkinabè soient fiers de leur pays. En plus, c’est mon parent et pour cela je pense qu’il n’aura pas la langue de bois. Pour le moment rien ne va au Burkina, donc il doit travailler à l’épanouissement du pays à tous les niveaux. Il y a beaucoup de gens qui meurent ces derniers temps, ce n’est vraiment pas bon et il faut qu’il en fasse prioritairement son cheval de bataille aux tous premiers jours de sa mission. A cela j’ajouterai qu’il faut que les gens le laissent travailler et qu’il guide le pays par rapport à ses expressions».

Propos recueillis par Bernard BOUGOUM