Après le mouvement d’humeur des éléments du Groupement des Compagnies républicaines de Sécurité (CRS) au Burkina, des policiers radiés, des revendications du syndicat de la police nationale, c’est au tour des agents de la police municipale de faire parler d’eux. Autant d’actes qui laissent entrevoir un printemps de mouvements d’humeur des corps habillés.
Ces agents relevant de la commune de Ouagadougou, se sont rassemblés dans la matinée du mardi 25 avril, au sein de leurs locaux à la Patte d’oie (Centre-Sud) pour exprimer leur mécontentement vis-à-vis de leur premier responsable, le maire Armand Pierre Béouindé.
Les manifestants pour qui leur « lutte est légitime » ont exigé que le maire Béouindé vienne les rencontrer et un ultimatum (jusqu’au soir à 17h00 (GMT) lui a été donné.
Cette manifestation fait suite à un projet de recrutement au sein de la police municipale.
« Le maire a rencontré nos gradés pour dire qu’ils vont recruter dix inspecteurs, 40 contrôleurs », a affirmé l’agent de police municipale Adama Sinaré, soutenant que les 40 contrôleurs « qu’on veut recruter, c’est trop ». « Nous avons 20 ou 25 assistants, on veut prendre 40 contrôleurs, nous avons quatre inspecteurs on veut prendre dix, ça veut dire qu’il y a des gens qu’ils veulent introduire, des civils qu’ils veulent prendre comme quoi ils ont le niveau, alors qu’au sein même des agents il y a des gens qui ont fait dix ans ils n’ont pas fait de concours professionnel », a-t-il poursuivi.
Selon ces manifestants, les agents de la police municipale sont « brimés, (leurs) avancements sont nuls ».
« Nous les agents (de la police municipale) qui sommes là et qui devrions être reclassés comme les autres corps paramilitaires, nous nous avons attendu en vain or les avantages nous concernent aussi », a laissé entendre l’agent de police municipale Adama Sinaré.
Depuis un certain temps, la population ouagalaise assiste à des mouvements d’humeur des corps paramilitaires. Des éléments du Groupement des Compagnies républicaines de Sécurité ont entamé mardi 18 avril un mouvement d’humeur « illimité » pour protester contre les « mauvais traitements » au sein de la police, en suspendant leurs prestations au niveau des sociétés privées.
Selon le premier responsable du syndicat des agents de la police, Wakilou Sénou qui tient le ministre Compaoré « pour responsable du climat délétère qui prévaut actuellement (à la police nationale), son syndicat avait attiré son attention en novembre 2016 sur la nécessité d’agir en urgence sur certains points de (leur) plateforme, en l’occurrence la question du service payé », notant qu’au niveau de la CRS « l’exploitation et l’abus sont exagérés » et « il y a actuellement un problème de commandement à la police ».
Daouda ZONGO