La jeunesse burkinabè est divisée depuis le lancement, le 20 avril dernier, du processus électoral pour le renouvellement du bureau de sa faîtière, le Conseil national de la jeunesse (CNJ-BF). Pour cause, le bureau sortant tenterait un passage en force en foulant au pied les textes (statuts et règlements) du CNJ-BF. Face à la presse ce vendredi 16 juillet 2021, au Centre Norbert Zongo à Ouagadougou, des jeunes, disant répondre au nom d’environ 300 associations, ont dénoncé l’attitude « méprisante » du ministre Tiemtoré et le bureau actuel qui aurait travaillé à « politiser » l’Organisation nationale de la jeunesse et à « exclure » des candidats pour se maintenir pour un second mandat de trois ans.
Le processus de renouvellement du bureau du Conseil national de la jeunesse (CNJ-BF) est « entaché d’actions contraires aux prescriptions statutaires », a affirmé Ibrahim Ouédraogo, le conférencier principal, par ailleurs chargé à la Communication et Plaidoyer, Réseau d’Association, de Mouvement des Jeunes pour un Développement durable (RAMJDD). M. Ouédraogo dénonce une élection « exclusive » car le bureau sortant a empêché la participation de plusieurs associations à ces élections. «Seulement huit jours de délai ont été donnés aux associations» pour le dépôt des dossiers de candidatures au mépris des articles 24, 25 et 26 du Code électoral du CNJ-BF, qui prévoit 30 jours comme délai, a-t-il réitéré.
Pour les conférenciers, vu qu’ils ont utilisé les voies pacifiques et régulières, c’est-à-dire des audiences avec le ministère en charge de la Jeunesse et malgré leur recours en justice qui s’est avéré infructueux, ils ne « reconnaitront pas » le bureau actuel dirigé par Moumini Dialla qui est en train de se faire réélire ce jour à Kaya au mépris des textes de la faîtière.
En conséquence, les conférenciers ont annoncé à leur tour la mise sur pied d’un autre bureau du CNJ-BF demain. « Demain nous aussi avons un congrès pour mettre sur pied notre Conseil qui va répondre aux attentes et aux aspirations de la jeunesse», a déclaré M. Ouédraogo qui estime qu’il n’est pas tard pour le ministère de suspendre le processus du renouvellement du bureau afin qu’il soit « inclusif, transparent et démocratique». Les conférenciers ont martelé qu’ils « ne reconnaîtront pas le bureau qui sera élu à Kaya », appelant les autorités politiques qui s’ingèrent dans le processus de la réélection du bureau CNJ-BF à se raviser.
Selon leurs propos, « le CNJ-BF actuellement a perdu tout son aspect apolitique » mais aussi « n’est plus instrument de plaidoyer pour la jeunesse » comme ses missions le demandent. Le CNJ-BF actuel « est à la solde du politique et nous attirons l’attention de la jeunesse », a dit Ibrahim Ouédraogo.
Depuis ce matin, le VIe congrès ordinaire du Conseil National de la Jeunesse du Burkina Faso (CNJ-BF) se tient à Kaya pour la « relecture des textes (statuts, règlement Intérieur et Code électoral) et l’élection du nouveau Bureau Exécutif », lit-on sur la page Facebook de la faîtière des jeunes.
Par Bernard BOUGOUM