Des producteurs agricoles exigent le retour à la culture du coton BT au Burkina, qu’ils jugent avantageuse et efficace « face aux changements climatiques de l’heure ». Ces cotonculteurs avec à leur tête Casimir Gnoumou (cultivateur dans les Balés) se sont exprimés, ce samedi 13 janvier 2018, face à la presse à Ouagadougou, leur « amertume » par rapport à la culture du coton conventionnel.
Selon M. Gnoumou, l’utilisation du coton BT de la firme MONSANTO, a « des résultats encourageants », affirmant qu’il « serait judicieux de revenir à cette culture car avec cette variété on avait un taux élevé de rendement à l’hectare avec moins de traitements ». « On gagne en temps et en terme de santé, parce que moins exposé à l’utilisation massive des pesticides », a-t-il poursuivi.
Le Burkina qui avait adopté la culture du coton BT depuis la campagne agricole 2008-2009, a dû l’abandonnée à partir de 2015, au profit du coton conventionnel. Avec cette culture, des compagnies cotonnières ont subi des pertes à cause de la mauvaise qualité des fibres de ce coton transgénique.
La variété de ce coton a des rendements importants mais ses fibres qui sont courtes entrainent la baisse de la valeur de la production sur le marché international, selon des experts.
Ces cotonculteurs qui plaident pour le retour à la culture du coton BT, regrettent que le Burkina qui était premier producteur en Afrique, occupe actuellement l’avant dernière place. Ils attribuent cette régression au retour à la culture du coton conventionnel dont le champ demande « au minimum 11 traitements contre quatre pour le coton BT ».
M. Gnoumou, indique que les exigences de la culture du coton conventionnel sont nombreuses, alors qu’ « aujourd’hui, on assiste à un manque de main d’œuvre avec l’exode des jeunes vers les sites aurifères ». « Avec l’introduction du coton conventionnel, beaucoup de cotonculteurs sont tombés en impayés », ce qui a provoqué le suicide de certains producteurs qui n’arrivaient pas à solder leur dette, a confié le porte-parole des cotonculteurs qui exigent le retour à la culture du coton BT, Casimir Gnoumou.
Par Daouda ZONGO