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Burkina: le secteur privé est «1er pourvoyeur d’emplois avec plus de 10,4 millions de salariés» (Idrissa Nassa)

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Les officiels entonnant l'hymne national à l'ouverture des états généraux du CNPB

Le président du Conseil national du patronat burkinabè (CNPB), Idrissa Nassa, a affirmé que le secteur privé est «premier pourvoyeur d’emplois avec plus de 10,4 millions de salariés» au Burkina Faso et contribue à «près de 90% dans la formation des recettes fiscales et douanières». Il s’exprimait à l’ouverture des états généraux du secteur privé, ce jeudi 5 septembre 2024 à Ouagadougou, qui se tiendront sur trois jours autour du thème: « Quelle contribution du secteur privé au développement économique et social du Burkina Faso ? Etat des lieux, enjeux et perspectives ». Cette activité se déroule dans le cadre de la commémoration du cinquantième anniversaire du CNPB et est placée sous le haut patronage du Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla, le parrainage du président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), Abdoulaye Diop et la présidence de Idrissa Nassa, premier responsable du CNPB.

Dans le cadre de son cinquantième anniversaire, le patronat burkinabè, organise, du 5 au 7 septembre 2024, une rencontre dans la capitale burkinabè, pour faire l’état des lieux de l’Organisation qui regroupe les hommes d’affaires du pays. Ce jeudi 5 septembre, Le ministre d’Etat, ministre en charge de la Fonction publique, Bassolma Bazié, représentant le chef du gouvernement, a procédé, à l’ouverture des assises de la faîtière des opérateurs économiques du Burkina Faso qui a pour pays invité, le Mali.

Le gouvernement veut « un secteur privé plus entreprenant, plus dynamique et plus innovant »

Selon le chef du gouvernement burkinabè, Dr Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla, « tout est encore à faire au Burkina Faso. Les opportunités et les perspectives existent ». Dans son discours lu par le ministre Bassolma Bazié, il a indiqué qu’« au-delà du Burkina Faso, le secteur privé bénéficie maintenant d’un grand espace qui est la Confédération des Etats du Sahel où il peut déployer son expertise et ses ambitions ».

Le ministre d’Etat, ministre en charge de la Fonction publique, Bassolma Bazié, représentant le chef du gouvernement aux états généraux du CNPB

« Au Burkina Faso, il est permis de penser que le secteur privé n’est pas innovateur, il n’aime pas le risque, il préfère s’aligner sur ce qui existe déjà et miser sur ce qui rapporte facilement et immédiatement », a déclaré le représentant du chef de l’Exécutif, Bassolma Bazié qui a souligné qu’il s’agit « de savoir être responsables, autrement dit, de s’investir avec détermination, persévérance, humilité et honnêteté ».

Il a fait savoir que le gouvernement « souhaite donc un secteur privé plus entreprenant, plus dynamique et plus innovant ». Il a ensuite remercié le secteur privé et le patronat pour leur contribution « significative » à l’effort de paix. Le ministre Bazié a renouvelé, au nom du Premier ministre, la disponibilité du gouvernement à examiner avec le secteur privé, « toutes les pistes possibles de collaboration et de soutien pour un secteur privé fort et rayonnant pour un Burkina Faso toujours prospère ».

Une vue de l’assistance aux états généraux du CNPB

« Le succès du secteur privé profite à tous, à l’Etat pour les impôts et taxes, à la société pour les emplois, à la nation pour la diversification des offres. Le développement du secteur privé est donc dans l’intérêt de tous. A chacun de donner sa contribution pour son épanouissement dans le respect des règles, pour l’intérêt de tous », a-t-il conclu en refermant les guillemets du discours de Dr Kyelem de Tambèla.

Le secteur privé burkinabè « fait montre d’une résilience remarquable »

Le président du Conseil national du patronat burkinabè (CNPB), Idrissa Nassa, à l’entame de ses propos, a signifié que le monde traverse une période de crises multiples, et vit une sorte de moment de basculement. « Dans notre sous-région et plus particulièrement au Burkina Faso, le secteur privé est confronté à ces diverses crises, à des chocs endogènes et exogènes, et à leurs corollaires qui ont pour noms, insécurité et menaces terroristes, tensions géopolitiques, inflation internationale, déficit énergétique, problèmes de réglementation des marchés financiers, changement climatique, etc », a laissé entendre M. Nassa.

Le président du Conseil national du patronat burkinabè (CNPB), Idrissa Nassa

Face à ces crises, le secteur privé burkinabè « fait montre d’une résilience remarquable. Il a toutefois besoin de renouveler ses ressorts, de se réinventer et de se repositionner, pour mieux faire face et saisir les opportunités immanquables que comporte toute situation », selon le Patron des patrons du Burkina, Idrissa Nassa, qui pense que les Etats généraux du secteur privé, sont une occasion pour réfléchir à ces défis et au renouveau indispensable. « Ces journées de réflexion sont organisées sous l’angle de l’optimisation de la contribution du secteur privé au développement socio-économique, et dans le but de jeter les bases de l’amélioration de sa performance et de sa compétitivité », a soutenu M. Nassa.

Les contributions du secteur privé au rayonnement du Burkina Faso

En termes de contribution du secteur privé à la Nation burkinabè, le président du CNPB, a donné un aperçu. Le secteur privé burkinabè, « c’est une part contributive d’au moins 70% dans la formation du PIB ; c’est le premier pourvoyeur d’emplois avec plus de 10,4 millions de salariés ; 9 emplois sur 10 au Burkina Faso sont créés par le secteur privé ; le secteur privé, c’est aussi près de 90% de contribution dans la formation des recettes fiscales et douanières et également le premier mobilisateur de ressources financières pour le budget de l’Etat et pour l’effort de paix », a-t-il enchaîné.

Une vue des participants aux assises du CNPB généraux du CNPB

Selon le Patron des patrons, Idrissa Nassa, le secteur privé burkinabè, « c’est plus de 1 207 milliards de francs CFA d’investissements en 2022, soit 54,3% de l’investissement total dans le pays ; c’est le principal acteur d’exportation du pays ; c’est l’acteur essentiel qui assure l’approvisionnement régulier des marchés en dépit de contraintes majeures ; c’est une contribution remarquable à la formation du capital humain par les écoles, hôpitaux et cliniques privés, centres de formation et universités privés ».

Le secteur privé burkinabè, c’est aussi une diaspora économique dynamique et dont l’action est pourtant peu visible. Selon les données de la Banque mondiale, en 2023, le Burkina Faso « a reçu de la diaspora 578,9 millions de dollars soit près de 320 milliards de francs CFA, essentiellement de privés burkinabè », a-t-il révélé, ajoutant que leur secteur contribue remarquablement au rayonnement sous régional et international du pays, dans les domaines des bâtiments et travaux publics, de la banque, de la bourse, de l’industrie de la cimenterie, des transports, des semences, etc.

Photo de famille à la fin de la cérémonie d’ouverture des états généraux du CNPB

« Jadis considéré comme le refuge de ceux qui n’avaient pas réussi à l’école, le secteur privé regorge aujourd’hui de champions de haut niveau, d’entrepreneurs qui sont des références dans la sous-région et en Afrique », s’est réjoui M. Nassa notant que le secteur privé, ce sont aussi des corps intermédiaires qui participent au développement socio-économique du Burkina Faso.

Toujours dans ce registre, le Dr Rassablga Seydou Ouédraogo qui a livré la communication inaugurale, a révélé que de 2003 à 2013, le secteur privé a contribué en termes de recettes fiscales, à hauteur de « 15 000 milliards francs CFA ».

Le président du CNPB a précisé que durant ces trois jours, d’éminentes personnalités du monde des affaires, de l’Administration publique, des communautés économiques sous régionales et régionales, animeront plusieurs panels suivis de travaux en ateliers sur diverses thématiques, notamment les réformes nécessaires de l’environnement des affaires ; le rôle et la place du secteur privé dans l’offensive agro-sylvo-pastorale ; les transformations indispensables à opérer au sein des structures d’appui au secteur privé ; la meilleure prise en compte des entreprises privées nationales dans la réalisation des projets PPP (Partenariats public-privé) et des grands projets ; l’engagement sociétal du secteur privé pour une participation écoresponsable et durable des jeunes et des femmes dans les affaires.

Le Pr Filiga Michel Sawadogo, représentant le président de la Commision de l’Uemoa

L’Uemoa est « prête à appuyer » les initiatives qui en découleront

Le discours de Abdoulaye Diop, président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa), a été prononcé par son représentant, le Pr Filiga Michel Sawadogo, Commissaire chargé du Marché régional et de la Coopération. Il a salué la démarche inclusive de ces états généraux, ainsi que le « dynamisme et la résilience des acteurs » du secteur privé burkinabè tout en relevant la pertinence du thème de ces assises.

Le Pr Filiga Sawadogo a, ensuite, rassuré le patronat burkinabè que les conclusions de ces états généraux seront suivies avec « un grand intérêt » et l’Uemoa est « prête à appuyer » les initiatives qui en découleront.

Plusieurs délégations des patronats de certains pays dont le Mali, le Niger, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Togo, la diaspora burkinabè aux Etats-Unis, sont venues pour prendre part à ces journées de réflexions.

Par Bernard BOUGOUM