Le Mouvement SENS annonce dans un communiqué, la suspension de son mot d’ordre de sit-in prévu pour le vendredi 12 avril 2024, devant la Sûreté nationale, « pour dénoncer le non-respect de la décision du Tribunal administratif qui a ordonné le 7 mars dernier la libération immédiate et sans condition de Me Guy Hervé KAM, Coordonnateur national de notre mouvement ».
Par lettre adressée à la Délégation spéciale de la commune de Ouagadougou en date du 7 avril, le Mouvement SENS annonçait sa volonté d’organiser un sit-in devant la Sûreté nationale le vendredi 12 avril 2024 de 9H à 10H pour dénoncer le non-respect de la décision du Tribunal administratif qui a ordonné le 7 mars dernier la libération immédiate et sans condition de Me Guy Hervé KAM, Coordonnateur national de notre mouvement. En réponse à notre lettre d’information, la Délégation Spéciale de Ouagadougou, en date du 11 avril, nous a adressé un courrier dans lequel elle estime que notre activité lui « parait inopportune » « au regard du communiqué n°03 en date du 30 septembre 2022 du MPSRII suspendant les activités des OSC, des partis et formations politiques toujours en vigueur et surtout de la sensibilité du site choisi… ». Elle invite par conséquent le mouvement « à utiliser d’autres canaux pour la transmission de vos doléances ».
Le Mouvement SENS est étonné par la légèreté des arguments avancés par la Délégation Spéciale de Ouagadougou. En effet, les Burkinabè sont témoins des nombreuses manifestations publiques à caractère politique qui sont organisées quasiment chaque semaine par des organisations proches du régime sans que la Délégation Spéciale ne daigne leur opposer le fameux communiqué du MPSRII. Mieux, ces organisations et leurs membres profèrent quotidiennement des menaces de mort contre d’autres citoyens, en aiguisant des machettes et autres armes blanches au vu et au su des autorités, sinon sous le regard bienveillant de ces dernières.
Face à un tel laxisme, le Mouvement SENS craint que la Délégation Spéciale de Ouagadougou ne contribue à discréditer son autorité. L’espace public ne peut pas être le monopole d’un seul groupe politique ou social et interdit à tous les autres qui ne chantent pas les louanges d’un pouvoir, de surcroit issu d’un putsch, donc illégal.
En tout état de cause, par souci de permettre à la Délégation Spéciale de revoir sa politique de gouvernance de l’espace public municipal dans l’intérêt général, le Mouvement SENS a décidé de surseoir à son sit-in prévu pour ce vendredi 12 avril 2024. Nous appelons les militants, sympathisants et tous les Burkinabè épris de justice et de paix à rester mobilisés pour le prochain mot d’ordre car nous ne pouvons pas renoncer à nos droits constitutionnels arrachés de haute lutte par notre peuple. En conséquence, nous demandons à nos militants et à l’ensemble de notre peuple de garder foi en la Justice et à l’Etat de droit.
Ouagadougou le 11 avril 2024,
La Coordination nationale du Mouvement SENS