Dans une déclaration, prononcée lors d’une conférence de presse le 18 mai 2021, comportant de façon détaillée les difficultés des policiers dans l’exercice de leur fonction, le principal syndicat de la Police nationale (UNAPOL), s’insurge contre la gestion du ministre de la Sécurité, Ousséni Compaoré. Ce syndicat annonce des actions vigoureuses en vue de se faire entendre les jours à venir si ses doléances ne connaissent pas une attention particulière des autorités.
DECLARATION LIMINAIRE DE L’UNION POLICE NATIONALE (UNAPOL)
Camarades militantes et militants, chers sympathisants
Policiers des quatre (04) coins du Burkina Faso
Vaillantes populations des villes et des campagnes
En effet, contrairement aux supputations de certains de ses détracteurs, l’UNAPOL n’est pas morte. Bien au contraire, elle est plus vivante que jamais et du haut de ses cinq années d’existence, elle a voulu expérimenter une nouvelle méthode de lutte : celle de la diplomatie, à travers des alertes, des échanges par correspondances et du dialogue souterrain comme l’avaient d’ailleurs souhaité ses partenaires.
Mais hélas, notre interlocuteur Principal, le Ministre de la Sécurité semble donner une autre interprétation à cette attitude : celle de la faiblesse.
Mesdames et messieurs pour vous en convaincre,
Retenez qu’une vingtaine de lettres ont été transmises au Ministre de la Sécurité entre novembre 2020 et avril 2021 pour rappeler l’attention de celui-ci sur les préoccupations de la police nationale et des policiers.
Retenez également qu’aux dates respectives du 1er novembre, 15 février et 13 avril, le Ministre a fait semblant de rencontrer le syndicat. Le temps d’échange cumulé des trois rencontres n’excède pas une heure d’horloge. Oui, le Ministre veut se donner bonne conscience et se justifier ensuite auprès de qui de droit qu’il dialogue avec le syndicat et qu’il l’a plusieurs fois rencontré.
Mais ce n’est que du pur dilatoire ; car à chaque occasion le Ministre effleurait toujours un sujet sur toute une liste et s’excusait quelques instants après au motif qu’il a des urgences. Cela a été toujours ainsi.
QUELLE EST LA SUBSTANCE DES DIFFERENTES CORRESPONDANCES ADRESSEES AU MSECU ?
L’armement et les équipements pour le combat
Mesdames et Messieurs,
Il vous souvient certainement que la Police a réclamé a cri et a cor de l’armement pour tenir certaines positions qui faisaient l’objet de menaces de plus en plus accentuées. Et selon les informations le dispositif en présence ne pouvait faire face à une éventuelle salve de l’ennemi compte tenu de l’arsenal de celui-ci. En son temps le sujet a fait polémique et toutes sortes de pseudos experts se sont invités dans le débat.
Des policiers par réalisme ont évacué certaines positions faisant du coup l’objet de critiques acerbes de personnes mal informées. Des policiers ont même fait l’objet de sanctions des plus sévères.
Malheureusement à la date d’aujourd’hui la préoccupation reste entière : le besoin demeure et des demandes en armement ont été formulées pour renforcer des positions frontalières tenues par la Police Nationale afin de sécuriser ces parties du territoire et les populations qui y vivent lorsqu’on sait que l’armée quelle que soit sa bonne volonté ne peut être partout. D’ailleurs, dans une situation telle que celle que nous vivons aujourd’hui, ce n’est pas que l’affaire de l’armée. Pourtant le sujet ne semble pas préoccuper à un certain niveau alors que le pays est en train d’être cerné, mais l’on continue de faire la politique de l’autruche et ce jusqu’au jour où la situation deviendra davantage compliquée. Il semble que cette infortune de portée nationale est un filon pour certains individus et cela est vraiment dommage.
Les galons de la Police
Mesdames et Messieurs,
Vous le savez bien, la Police est régie par une nouvelle loi depuis le 1er juin 2018,
Les textes d’application de cette loi prennent en compte certains correctifs afin de mettre en harmonie la Police Nationale Burkinabè non seulement avec les autres forces paramilitaires du pays dans une certaine mesure, mais aussi vis-à-vis des polices de la sous-région avec qui elle opère sur différents théâtres ou à l’occasion de rencontres internationales.
Font partie de ces correctifs, les galons qui suscitent toujours de la curiosité et des interrogations de la part des interlocuteurs des policiers burkinabè, tant nous sommes singuliers dans nos symboles.
Pour corriger cela, un projet a été transmis au Ministre de la Sécurité il y a de cela deux ans. Nous constatons avec regret que jusqu’à l’heure où nous vous parlons, ce projet de décret sur les galons n’a même pas été transmis en CM, de sorte qu’aujourd’hui, il y a des personnels de la Police Nationale qui ne peuvent pas porter l’uniforme car les attributs de leur grade n’existent pas. Ainsi donc, c’est toute la Police Nationale qui se trouve être dans une certaine irrégularité parce que tout simplement le MSECU le veut ainsi.
L’UNAPOL dit non, ç’en est assez !
La réintégration des licenciés
Vous l’avez certainement suivi, des sous-officiers de police ont été licenciés en octobre 2019, au motif qu’ils ont refusé de rejoindre le poste assigné.
Cette décision administrative a donné lieu à un feuilleton judiciaire où :
Le 12 février 2020, par ordonnance de référé, le Président du Tribunal administratif de Ouagadougou suspendait l’exécution des arrêtés de licenciement,
Le 27 février 2020, l’Etat Burkinabè saisissait le Président de la Cour Administrative pour interjeter appel de l’ordonnance de suspension rendue par la juridiction présidentielle du Tribunal Administratif,
Et le 14 mai 2020, la Cour Administrative d’Appel par délégation du Conseil d’Etat déclarait la requête aux fins d’appel de l’Etat Burkinabè irrecevable.
Tirant les conséquences de ces décisions judiciaires, l’Agent Judiciaire de l’Etat (AJE) a transmis en date du 19 octobre 2020 la décision de justice au Directeur Général de la Police Nationale (DGPN).
La Prise de l’acte d’intégration étant de la compétence du Ministre, le DGPN a transmis à son tour le rapport de l’AJE au Ministre depuis le 09 novembre 2020.
A la date d’aujourd’hui, UNAPOL constate que l’arrêté d’intégration de ces éléments n’est pas encore pris. Et le Ministre de la sécurité de se justifier en indexant tantôt la responsabilité du Premier Ministre, tantôt celle du gouvernement sinon celle d’un mentor du parti au pouvoir dont il refuse de dévoiler l’identité.
UNAPOL met en garde quiconque fait obstacle à l’application de cette décision de justice. Le syndicat prend ses responsabilités et mettra en œuvre dans les prochains jours tous les moyens pour que les termes de ladite décision soient respectés.
Il en va de même en ce qui concerne les policiers et militaires abusivement radiés en 2011. Cette affaire ne sera pas tue de cette façon. Il est trop facile de compromettre la vie de personnes et d’hypothéquer le devenir de familles entières puis de faire passer cela en perte et profit.
La gestion avec amateurisme du MSECU
Mesdames et messieurs, l’un des problèmes qui gangrènent notre Administration publique est l’amateurisme de ces cadres dû au clanisme politique.
Admettez-vous qu’un domaine aussi sensible que la sécurité soit géré par des cadres n’ayant pas d’expérience professionnelle dans la gestion du personnel du ministère de la Sécurité ? Eh bien c’est ce qui se passe au MSECU. Je m’en vais vous citer les profils des responsables de quelques postes stratégiques et vous en jugerez vous-mêmes.
Par exemple :
Le poste de secrétaire Général du Ministère : est occupé par un administrateur civil ;
Le poste de Directeur de Cabinet : est occupé par un agent municipal ;
Les postes de Directeur de l’Administration des Finances (DAF), de Directeur Général des études et des Statistiques Sectorielles (DGESS), de Directeur des Marchés Publics (DMP) sont occupés par des inspecteurs du trésor. Pourtant de nombreux cadres de la sécurité ont les mêmes profils après avoir supplanté les mêmes responsables dans les écoles professionnelles, notamment à l’ENAREF ;
Le poste de DRH est occupé par un conseiller GRH, le même en poste depuis près de dix ans mais qui a toujours du mal à intégrer la spécificité du Ministère de la Sécurité. Au même moment, des conseillers GRH issus des rangs des cadres de la Sécurité tournent les pouces.
Les postes de DG et SG de l’ONI occupés par des administrateurs civils alors que des ingénieurs en informatique, des spécialistes en fraude documentaire, des managers chevronnés sont nombreux parmi les cadres de la Police Nationale. Rappelons qu’à l’ouverture de cet office en 2004, la Police nationale a été contrainte de sacrifier une bonne partie d’une promotion pour relever ce défi. L’ONI ne doit donc pas rendre une telle monnaie à la Police Nationale.
Le poste de DG de l’ONASSIM occupé par un militaire qui n’a aucun sens du service public, en témoigne sa gestion scandaleuse de la structure. Nous y reviendrons.
Nous réagirons dans les prochains jours jusqu’à ce que la donne change à tous ces niveaux. Et aucune méthode n’est à exclure !
La gestion des crises
Mesdames et Messieurs,
Savez-vous que le Ministère de la Sécurité abrite un centre dit Centre de Gestion Unifiée Crises ? Cela vous surprendra forcément mais sachez que ce centre ne fonctionne pas et le local qui fait office de siège est aujourd’hui une colonie d’araignées, de salamandres et de toutes sortes de bestioles. Et oui, parce que certains ne semblent pas être conscients que le pays est en crise. Sinon comment comprendre une telle situation ?
La réduction des moyens alloués aux opérations
Au même moment où les servitudes des unités de Police montent en intensité du fait du contexte, nous assistons à une diminution inexplicable des moyens mis à leur disposition pour opérer. Ainsi donc :
-le taux du carburant servi aux unités d’intervention dans le cadre des opérations de sécurisation du pays est passé du simple au tiers. Pour des véhicules qui nécessitent 15 000 francs de carburant, il ne leur est servi que 5 000, les motos qui ont besoin de 5 000 francs de carburant n’en reçoivent que 2 000 ou 3 000 francs. Ces taux sont très dérisoires eu égard aux activités et les chefs sont parfois obligés d’emprunter du carburant pour des interventions urgentes.
-les compagnies qui relèvent du groupement CRS de Ouagadougou, ont 500 000 francs de carburant par trimestre, soit autour de 5 000/jour, que voulons-nous au juste ? Pendant ce temps, un office à peine opérationnel se retrouve avec 50 millions de francs de carburant. C’est normal que son DG dise qu’il utilise ce carburant pour motiver ses amis.
A l’analyse, cette misère des unités d’intervention de la Police Nationale n’est pas très étonnante puisque le Ministre semble ignorer leur importance. La preuve est qu’il ne sait même pas où se trouve les locaux de certaines d’entre elles. C’est tout simplement ingrat !
La gestion opaque du fonds de sûreté
Mesdames et messieurs,
Il est évident que l’efficacité de la sécurité est tributaire de la qualité du renseignement. Il reste aussi entendu que le renseignement a un coût et ceux qui l’ont compris y mettent les moyens et réussissent à anticiper sur beaucoup de problèmes de sécurité. Le gouvernement burkinabè en a bien conscience, c’est pourquoi il consacre un certain fonds à la question de la sûreté de l’Etat.
Mesdames et messieurs,
Au MSECU du Burkina Faso le fonds de sûreté est utilisé dans la plus grande opacité.
En effet, le MSECU préfère gérer directement les ressources de la sûreté de l’Etat en lieu et place des services opérationnels de renseignements qui font tous les jours des pieds et des mains pour veiller à l’information du Gouvernement sur tous les sujets d’intérêt national y compris sur la dynamique du terroriste.
Ce faisant, les centaines de millions de francs devant servir à la sûreté de l’Etat ne parviennent jamais aux services concernés comme prévu par le budget du Ministère de la Sécurité.
Je vous invite à vérifier les imputations budgétaires, dans la rubrique sûreté de l’Etat, vous ne verrai presque que des achats de matériels. Connaissant le fonctionnement des marchés publics, vous pourrez vous faire une idée du pourquoi des choses.
Le Ministre, au lieu de fournir les moyens destinés aux services de renseignement va jusqu’à vouloir créer une structure fantôme de sûreté de l’Etat à son cabinet. Comprenez que cette structure n’a pour seul dessein que de justifier la dissipation des fonds passés, en cours et à venir.
La propension du Ministre à de folles dépenses irrationnelles
L’innovation est révolutionnaire. Mais encore faut-il que les innovations soient rationnelles et salutaires. Cela ne semble pas être le cas au Ministère de la sécurité ; sinon comment comprendre que :
-au lieu de renforcer les capacités opérationnelles des sections de police secours qui existaient déjà et qui manquaient de façon criarde de moyens roulants notamment, la trouvaille du MSECU a été de créer une structure dite « Nouvelle Police Secours », une dénomination comme si l’unité ne vieillirait jamais. Et pourtant au regard de l’inadaptation de ses véhicules, nous gageons que la durée de vie de cette unité est celle de ses voitures.
Beaucoup d’observateurs confient que c’est juste pour faire beau dans la ville et donner de la visibilité à certaines personnes qui sont moins présentes dans les artères urbaines. C‘est peut-être vrai et l’amalgame dans la dénomination en dit long.
Cette invention nous parait très éphémère et inutile, pourtant notre situation socioéconomique devrait nous suggérer moins de folie de grandeur.
La foire sur la sécurité intérieure
Oui, il est envisagé très prochainement un simulacre de relecture de la loi sur la sécurité intérieure dont les travaux vont se tenir incessamment. Les coulisses de l’organisation nous font penser à un folklore dont il ne sortira pas grand-chose et ce serait dommage. Rechercher l’arrêté de mise en place du comité, lisez et analyser-le. Vous conviendrez avec moi que l’intention n’est pas de faire un bon travail. C’est d’accomplir une formalité.
L’UNAPOL reste vigilante et apportera sa réponse en temps opportun.
La création d’un service fantôme au cabinet du Ministère de la Sécurité
En effet, un secrétariat particulier bis a été mis en place sans texte pour s’occuper de courriers et dossiers concernant une certaine corporation et est géré par des agents de ladite corporation. Nous demandons sa suppression.
L’excès de zèle de la CONACFP
L’Union Police Nationale (UNAPOL) met en garde la CONACFP contre les dérives autoritaires dont elle fait montre de plus en plus pendant ses sorties de contrôle et dont l’écho nous parvient.
La réponse de l’UNAPOL sera cinglante et le Président de la CONACFP doit le tenir pour dit.
La gestion scabreuse de l’ONASSIM avec la complicité du MSECU,
L’ONASSIM, c’est l’Office National de Sécurisation des Sites Miniers.
Cet office qui relève du Ministère de la sécurité, recèle de nombreux problèmes de gestion face auxquels le Ministre de tutelle préfère jouer la politique de l’autruche pour plaire à des individus :
I- DE LA GESTION ADMINISTRATIVE
Voilà une structure où des agents régulièrement affectés s’absentent pour d’autres missions et deux ans après ils reviennent prendre ‘‘leur place’’ comme si c’était dans leur champ et la vie continue. On se pose la question de savoir s’ils ont été mis à la disposition du Ministère de la Sécurité pour être employés à l’ONASSIM, qui est le signataire de l’ordre de mission leur permettant d’aller en mission des Nations Unies ?
Depuis le 1er septembre 2020, date de la tenue du Conseil d’Administration extraordinaire, le Directeur Général de l’Office National de Sécurisation des Sites Miniers (ONASSIM) n’a pratiquement plus été en capacité d’assumer les devoirs de sa charge pour des raisons de santé. Depuis lors, des notes d’intérim en lieu et place d’arrêtés comme le prévoient les textes de la structure se succèdent, prises tantôt par le Directeur Général, tantôt par le Ministère de la sécurité, dans une cacophonie indigne d’une administration sérieuse. Et pire ces notes nomment intérimaire quelqu’un qui n’a pas qualité pour ; puisque ce dernier n’est pas responsable dans la structure.
Ignorance ou méprise, le 07 janvier 2021 le DG fait éclater la Direction des Opérations et de la Prévention en trois (03) directions, chose totalement illégale et le Ministre qui a été mis au courant, laisse faire.
Et le comble, le Ministre de la Sécurité vient d’embarquer tout le Conseil des Ministres dans sa forfaiture puisque le 14 du mois dernier une nomination en conseil de Ministre a été faite dans l’une des directions non statutaires à savoir celle des Opérations. C’est tout simplement de la Fraude. Et le Gouvernement doit pouvoir tirer toutes les conséquences de cette malhonnêteté à ce niveau de décision.
Selon le décret 2014-068/PRES/PM/MATS/MEF du 07 février 2014 portant approbation des statuts particuliers de l’Office National de Sécurisation des Sites Miniers (article 28), le Directeur Général, est nommé pour un mandat de trois (03) ans renouvelable une seule fois et de fait, le DG actuel de l’ONASSIM qui est en poste depuis janvier 2014 est censé avoir épuisé le temps règlementaire pour y être et doit être remplacé depuis janvier 2020 pour redonner un souffle nouveau à la structure, afin de lui permettre de prendre son envol et de monter en puissance. Mais hélas le laxisme coupable du Ministre de la sécurité contraint l’office à une irrégularité qui risque de le conduire vers une impasse.
La gestion financière est tout aussi catastrophique
II- DE LA GESTION FINANCIERE ET MANAGERIALE
En 2020 le carburant de l’ONASSIM était budgétisé à cinquante millions (50.000.000). Pour un office d’une vingtaine de personnes avec quatre (04) véhicules et quatre (04) motocyclettes. Lors d’un Conseil d’Administration, à la question de savoir à quoi était destiné ce montant exagérément élevé de carburant, à la surprise générale, le Directeur Général ne s’est pas gêné de faire entendre aux administrateurs et observateurs présents qu’il encourageait des gens à l’Etat-major. Ça se passe au Burkina Faso !
Pour la même année, plus de cent soixante millions (160 000 000) de francs CFA ont été consommés pour le seul fonctionnement de l’ONASSIM, un office qui a bientôt six ans et qui n’apporte pratiquement rien au budget de l’Etat.
A cette gestion financière chaotique s’ajoutent des rapports exécrables que le DG entretient avec le personnel de l’Office :
Dans un message WhatsApp, daté du 09 janvier 2020, envoyé par le Directeur Général, à son PCA, le DG de l’ONASSIM traitait la Police nationale d’institution « hyper pitoyable ».
Tous ces dysfonctionnements et ce zèle débordant ont l’onction du Ministre de la Sécurité qui en reçoit les comptes rendus mais reste indifférent.
III- UN DESINTERET TOTAL DE LA TUTELLE TECHNIQUE DE LA VIE ET DE L’ADMINISTRATION DE L’ORGANE
Oui, le MSECU n’exploite pas les nombreux rapports de séjour et autres documents de tenues des conseils du PCA.
Il y’a comme une sorte de mépris du Conseil ou plutôt une flagrante méconnaissance de son rôle comme organe en l’occurrence d’administration et de pilotage de l’Office. Pourtant la responsabilité du CA est susceptible d’être engagée devant le Conseil des Ministres.
Tous ces dysfonctionnements portent à croire que l’ONASSIM est tout sauf un EPE.
L’esclavagisme à l’aéroport,
En 2017, l’arrêté interministériel N°2017/0112 MTMUSR/ MINEFID/MDNAC/MSECU portant fixation du montant de l’allocation forfaitaire annuelle et des modalités de sa mise à disposition aux structures concernées, mettait d’office fin à la prise en charge des heures extra légales accomplies par les policiers. Dès lors, il a été instauré une taxe dite de sûreté qui s’élève à six mille (6 000) francs par passager. Sur cette base, il est perçu environ trois milliards (3 000 000 000) de francs CFA par an. Pourtant, chaque agent ne perçoit en moyenne que l’insultante somme de cinq cent soixante-quinze francs par jour. C’est plus que de l’esclavagisme.
Dans la même veine, l’an dernier, il a été adopté le Décret N°2020-0955/PRES/PM/MINEFID/MS portant autorisation de perception de recettes sur les prestations liées à la réalisation de tests COVID-19 non à jour à l’arrivée aux points d’entrée et des voyageurs internationaux au départ du Burkina Faso. S’en est suivie la prise de l’arrêté conjoint N°2020-628/ MINEFID/MS du 14 décembre 2020 portant tarification et modalités de répartition desdites recettes. Cet arrêté est à son cinquième mois d’application, mais nous constatons avec désarroi que malgré la forte implication des policiers dans la gestion de la COVID-19 dans les aéroports et en dépit des risques qu’ils courent de contracter la COVID-19 en raison de leurs tâches et de leur promiscuité naturelle avec les voyageurs bien portants comme potentiellement infectées, aucun policier n’a perçu une somme en lien avec ces recettes.
Interpellé sur ces faits, le Ministre de la sécurité dit n’être au courant de rien et n’entreprend rien pour appréhender le problème et le résoudre.
Pourtant l’aéroport constitue une vitrine pour notre pays et les agents qui y travaillent doivent être dans une certaine sérénité.
Certainement que le Ministre attend nos prochaines actions pour sortir de sa torpeur. Mais qu’il soit rassuré que cela est imminent.
La plateforme revendicative
UNAPOL a transmis sa plateforme revendicative depuis le 24 mars dernier. Mais jusqu’à la date d’aujourd’hui, le Ministre n’a pas daigné accuser réception encore moins convié le syndicat à une quelconque séance de travail. Mieux, il semble faire dans la provocation en adoptant une posture qui frise le boycott de certains points de la plateforme.
Cette plateforme n’est pourtant rien d’autre qu’une invite à se pencher sur des préoccupations urgentes et réalistes dont certains d’ailleurs viennent d’être égrenées plus haut. Comme le dit l’adage, rira bien qui rira le dernier.
Le Ministre l’apprendra à ses dépens !
Camarades militantes et militants, chers sympathisants
Policiers des quatre (04) coins du Burkina Faso
Vaillantes populations des villes et des campagnes
Amis de la presse,
En exposant les problèmes, ce n’est pas du tout une violation du devoir de réserve ni une quelconque envie de se faire voir.
Sachez que de multiples démarches souterraines ont été menées, comme cela vous a été relaté plus haut. Malheureusement nous sommes tombés sur un Ministre de tutelle qui fonctionne comme une tortue. Il ne sort la tête que lorsqu’on lui pose de la braise sur la carapace.
Alors, que l’opinion publique soit témoin,
Ceci est une dernière interpellation verbale de Monsieur le Ministre.
Faute de réponse sincère et satisfaisante dans les prochains jours, nous serons dans l’obligation de changer de fusil d’épaule. Et cette fois-ci ce ne sont pas de simples appels au calme qui nous convaincrons. Et si cela devrait arriver, nous nous excusons d’office auprès des populations et des usagers de nos services pour les désagréments qui pourraient en résulter. Mais le responsable est déjà tout désigné. Il s’appelle Monsieur Ousséni COMPAORE.
Dieu bénisse le Burkina Faso
Pour le Policier, l’UNAPOL ne lâche rien !