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Burkina: le SYNTSHA exige l’annulation d’un procès contre un de ses membres

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Des membres du SYNTSHA

Le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) a exigé ce lundi 29 janvier 2018, face à la presse, l’annulation d’un procès engagé contre un de ses membres, Nonguebzanga Kaboré, poursuivi pour « non-assistance à personne en danger ».

C’est un « procès purement politique, un procès contre le droit de grève et contre notre syndicat », selon Amadé Konfé du SYNTSHA.

Il est reproché à l’agent de santé Kaboré de n’avoir pas porté assistance à une patiente dans la nuit du 16 au 17 décembre 2012 à Séguénega, qui finalement a rendu l’âme. M. Kaboré qui était en grève avait été contacté par un de ses collègues pour lui annoncer la présence de la patiente, mais selon les diagnostiques, Nonguebzanga Kaboré, leur a conseillé d’évacuer la dame en question à Ouahigouya car le plateau technique de Séguénega n’est pas adapté dans son cas, ce qui n’a pas été fait, ont confié les membres du syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale, qui se demandent pourquoi le rendre responsable.

Le secrétaire général du SYNTSHA, Pissyamba Ouédraogo dit « regretter que le pouvoir les contraigne à revenir sur cet événement douloureux que constitue le décès de cette patiente ». Pour lui ce fait est « inédit et inacceptable ».

« Quel que soit le verdict de ce procès, l’histoire retiendra qu’un agent de la santé humaine, militant syndicaliste en grève, donc absent du lieu de travail, a été rendu responsable et jugé pour le décès d’un patient à la place de ses collègues briseurs de grève qui, pendant au moins quatre heures, étaient censés être compétents pour adopter une conduite à tenir face à la situation », a affirmé M. Ouédraogo.

L’agent de santé Nonguebzanga Kaboré avait été révoqué avant d’être réintégré à la suite de protestation du SYNTSHA.

En ce qui concerne leur grève d’avertissement de 24 heures, prévue le 31 janvier 2018, le secrétaire général du SYNTSHA a fait savoir que leur mot d’ordre est maintenu.

En plus de « l’annulation pure et simple du procès inique engagé pour fait de grève contre le camarade Nonguebzanga Kaboré », le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale exige « l’arrêt des tracasseries diverses contre les travailleurs, le respect du libre exercice des libertés démocratiques et syndicales et le respect du protocole d’accord gouvernement-SYNTSHA du 13 mars 2017.

« Le SYNTSHA tient à réaffirmer que cette lutte vise à apporter sa contribution à la défense et l’élargissement des libertés démocratiques et syndicales d’une part et d’autre part à l’amélioration de la qualité des soins à travers l’application conséquente du protocole d’accord », a indiqué son secrétaire général Pissyamba Ouédraogo.

Par Daouda ZONGO