Les responsables du Système des Nations Unies (SNU) ont présenté à la presse, ce mercredi 25 octobre 2023 à Ouagadougou, le rapport annuel 2022 de la structure. Selon les conférenciers, le SNU au Burkina Faso a mobilisé en 2022 un financement total de « 580,4 millions USD (environ 348 milliards FCFA) contre 398 millions USD en 2021, soit une hausse de 46% en termes de mobilisation de ressources ». Le taux d’exécution financière en 2022 a été de « 61%, soit près de 355,4 millions USD dépensés (environ 213 milliards FCFA) ».
Les activités des organes des Nations Unies ont suivi un Plan-cadre pour l’aide au développement (PNUAD) qui s’est constitué sur trois grands piliers. En termes d’atteinte des objectifs par pilier du PNUAD, « le pilier 1 a reçu plus de fonds avec 36,3% du montant total des dépenses, ensuite le pilier 3 avec 35,6% et le pilier 2 avec 28,1 du montant total dépensé », précise des données du rapport.
Le coordonnateur Résident au Burkina Faso Alain Akpadji, a signifié que « l’année 2022 a marqué l’extension du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD) au Burkina Faso jusqu’à la fin de 2023. Cela pour permettre d’aligner ses interventions aux besoins urgents des populations les plus vulnérables et aux priorités du PNUAD pour la stabilisation et le développement (PA-SD) en vue d’accompagner le pays dans cette période de transition ».
L’année 2022 marquait la fin de la mise en œuvre du PNUAD au Burkina Faso, mais les changements anti-institutionnels dus aux deux coups d’Etat survenus en 2022 et la transition politique qui s’en est suivie ont conduit à un réajustement et à son extension jusqu’en 2023 et l’adoption d’un nouveau plan cadre intérimaire avec le Burkina Faso (UNIDAP) 2023-2025), validé et adopté conjointement avec le Gouvernement en juin 2023, souligne le rapport.
Sur le plan financier, le Système des Nations Unies au Burkina Faso (SNU-BF) a mobilisé en 2022, grâce aux bailleurs de fonds et ses ressources internes, environ 580 millions USD, soit environ 348 milliards FCFA, avec un taux d’exécution financière de 61%, soit près de 355 millions USD dépensés (environ 213 milliards FCFA) », a précisé M. Akpadji qui a ajouté que ces fonds ont permis de toucher des millions de personnes à travers des opérations de consolidation de la paix de développement et de respect des normes et droits internationaux.
« Dans le contexte actuel difficile marqué par l’insécurité et la crise humanitaire la plus grave que le pays ait connue jusqu’à présente le SNU continue de s’engager avec les autorités de Transition sur les fronts du développement, de l’aide humanitaire et de la consolidation de la paix », a rassuré son coordonnateur Résident au Burkina Faso, Alain Akpadji, qui est par ailleurs le coordonnateur humanitaire par intérim. Il a indiqué que le SNU-BF veut continuer de relever le défi de l’humanitaire pour à la longue parvenir au développement et éviter aux personnes assistées, l’assistanat.
Les conférenciers ont rassuré les journalistes que tous les axes d’interventions du SNU dérivent des priorités nationales.
En matière de soutien à la sécurité, à la justice et à la cohésion sociale, le rapport mentionne que plus de 55 000 personnes, composées de civils, de force de défense et de sécurité (FDS), de magistrats, d’humanitaires et de personnes UNDSS, ont été formées à la sensibilisation aux risques liés aux engins explosifs improvisés (EEI) et à la judiciarisation des preuves recueillis sur les champs d’opérations militaires et à la lutte contre la corruption.
Plus de 17 500 personnes des zones cibles bénéficient d’un meilleur accès à la justice à travers la mise en place des cliniques juridiques et 767 détenus dont 88 femmes et 115 mineurs, ont bénéficié d’assistance juridique à travers un dispositif d’aide légal mis en place au niveau des prisons. Plus de 1 500 acteurs communautaire ont été sensibilisés et formés sur l’engagement communautaire en matière de lutte contre le trafic illicite de drogues, à la relation entre les populations, la mission des FDS et des acteurs judiciaires et l’accès à la justice.
En matière de relance économique, 700 femmes ont bénéficié du soutien aux initiatives de promotion et de création des AGR et pour les besoins de subsistance à travers le transfert monétaire et 4 011 groupes d’épargne (dont 84 534 membres composés à majoritairement des femmes et de jeunes filles) ont été créés et 307 196 965 FCFA d’encours d’épargne ont été mobilisés au sein de ces groupes d’épargne.
Toujours dans cette rubrique, 277 097 100 FCFA de prêts ont été accordés à 84 534 femmes membres de groupe d’épargne pour la réalisation des activités génératrices de revenus (AGR) contre 53 647 femmes et jeunes filles qui ont reçu une éducation financière par le biais du digital et ont été financièrement intégrées dans le but circuit formel de l’économie.
Au total, 54 400 jeunes, adolescents et femmes ont été formés en éducation financière, gestion des AGR et en entrepreneuriat simplifié.
En matière de protection sociale, plus de 230 700 écoliers bénéficié de rations alimentaires tandis que près de 140 600 enfants âgés de 6 à 59 mois et 57 000 femmes et filles enceintes et allaitantes souffrant de malnutrition aiguë modéré ont été pris en charge avec des aliments nutritifs spécialisés.
Plus d’un million et demi de personnes ont bénéficié d’aide à travers la fourniture de rations alimentaires à 50% et 75% et des rations CBT (Cash By Transfert) à 100%. Plus de 115 000 femmes victimes de fistules et de complications obstétricales ont été prises en charge et ont bénéficié de service du dispositif minimum d’urgence (DMU).
Par Bernard BOUGOUM