Les avocats de l’ancien président du Faso Roch Kaboré ont annoncé qu’ils vont déposer une requête devant la Cour de justice de la CEDEAO dans les prochains jours. Pour cause, ils estiment que le président déchu est détenu de manière «illégale», depuis son renversement, le 24 janvier 2022, par le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR).
L’ancien président Roch Marc Christian Kaboré est toujours en résidence surveillée près de deux mois après le coup d’Etat du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) qui l’a fait partir du pouvoir par la force. Excédés par cette situation, les avocats de M. Kaboré ont annoncé à nos confrères de RFI qu’ils vont déposer, dans les prochains jours, une requête devant la Cour de justice de la CEDEAO. Ces avocats dénoncent les conditions de détention de leur client et demandent sa remise en liberté.
«Nous appelons à ce que l’ancien chef d’État soit libéré, de manière immédiate et, qu’à tout le moins, soit mis fin à ses conditions de détention qui sont non seulement illégales, mais pour lesquelles il souffre un certain nombre de traitements qu’on peut qualifier d’inhumains et dégradants», a déclaré Me Benjamin Chouai, un des avocats de l’ancien président du Faso, dans des propos rapportés par RFI.
L’avocat a déploré le fait que son client soit «régulièrement changé de location» et qu’il soit «totalement isolé». A en croire cet avocat, l’ancien président est changé de lieu de détention pour la troisième fois en deux mois de détention. «A chaque fois ces modifications brutales ne lui ont pas été signifiées», a regretté Me Benjamin Chouai.
Selon l’avocat, les proches, les équipes de M. Kaboré ne peuvent pas le visiter et lui-même «ne peut plus communiquer avec l’extérieur». Des faits qui justifient, pour Me Benjamin Chouai, la requête qu(ils) envisagent déposer auprès de la Cour de justice de l’organe sous régional.
Une délégation de la CEDEAO, reçue en audience le 17 mars dernier par le président du Faso, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, avait informé avoir rencontré l’ancien président Roch Kaboré, et qu’il se portait «bien et dans un bon état d’esprit».
Par Wakat Séra